Ce sont les gardiens de l’orthodoxie journalistique qui vont avoir du boulot. Pendant longtemps on s’est désolé de la théâtralisation des revues de presse dans les médias audiovisuels. Considérant ou comparant leurs auteurs à des guignols. On s’est tellement habitué à leurs bouffonneries que personne ne s’offusquait de leurs pitreries. Mais voilà que des journalistes veulent leur mener une bien déloyale concurrence.
Une consœur s’est offert une crise lacrymale à la vue des véhicules de l’Armée dans la capitale. Plutôt que de livrer l’information, elle a eu un accès d’émotion. Personne ne s’en est formalisé. L’émotion est nègre. Recevant un ancien militaire qui a démissionné de l’Armée dans une chaine de nos attrayantes boites cathodiques, une autre consœur s’est laissé attendrir par les propos de son invité. Lequel nous promettait l’apocalypse avec notre pays basculant dans une guerre civile de 20 ans et, cerise sur le gâteau, une armée divisée. Tremblez, messieurs et dames !
Et plutôt que de demander à son invité d’où il tire cet argument pour le moins décousu ; que pensez-vous que la journaliste fit ? Comme l’autre consœur, elle a fondu en larmes. Peut-être que l’effet contagion s’est produit dans quelques chaumières. Snif !! Une véritable mise en scène. Il nous faut redescendre sur terre et nous regarder en face.
Enlever les œillères qui nous masquent la vue et décrypter et analyser froidement ce qui s’est passé et qui résulte d’un long malentendu entre le Chef et son peuple. Une somme de frustrations, d’incompréhensions, de colères longtemps contenue. Et face à trop d’injustices, le vase a débordé. Il y a eu aussi l’insensibilité du Chef en dépit de nombreuses alertes. Des choses auraient pu être évitées par une prise de parole qui a tardé. Et tant pis !
KACCOOR BI