Dans leur édition de samedi, nos confrères de l’OBS, citant la plainte visant le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, pour abus sexuel et sa comparution comme témoin assisté, ont eu l’air de s’étonner sur fond de reproche ! que cet élément essentiel de la « macronie » ait accepté de déférer à une convocation de la justice de son pays alors qu’Ousmane Sonko, lui, a refusé de le faire chez nous. Eh bien, les contextes sont différents, très indépendants confrères ! D’abord, Darmanin est au pouvoir alors que Sonko, on l’a vu, est un opposant.
Mais surtout et c’est là que réside la différence ! , en France, la présomption d’innocence existe alors qu’au Sénégal sous Macky Sall, les opposants sont présumés coupables ! On l’a vu avec Karim Wade, Khalifa Sall, Abdoul Mbaye et ça a failli être le cas pour Ousmane Sonko.
Alors que chez Marianne on laisse la procédure se dérouler jusqu’au bout avant d’emprisonner éventuellement à preuve, l’ancien président Sarkozy, bien que condamné le 1er mars dernier à trois ans de prison dont un an ferme dans l’affaire dite des écoutes a non seulement comparu libre mais est aussitôt rentré tranquillement chez lui, chez nous, on commence d’abord par jeter en prison l’opposant avant d’aller chercher des preuves !
Autre preuve supplémentaire de la présomption d’innocence en France, l’ancien secrétaire d’Etat chargé de la Réforme de l’Etat et de la Simplification, Jean-Vincent Placé, ancien leader du parti écologiste, a été condamné lui aussi le 1er mars à 5000 euros d’amende pour harcèlements sexuels sur une gendarme chargée de garder sa maison. Naturellement, il a comparu libre et est reparti libre. Eh bien, au Sénégal, on l’aurait coffré ! Surtout qu’il n’appartient pas à la majorité présidentielle. Alors, vous voyez bien, chers confrères…
Le Témoin