Finalement, le Manifeste des 102 universitaires sur l’effritement de l’Etat de droit au Sénégal, tant décrié par le pouvoir, a eu un effet prémonitoire.
En effet, les récentes manifestations et leur bilan macabre (13 morts et 600 blessés) ont donné raison à ces universitaires qui alertaient sur les effets dangereux de l’injustice et de l’impunité.
«Nous n’aurions jamais souhaité avoir raison sur la société», soutient Jean Louis Correa, signataire du manifeste et invité d’«Objection» de ce dimanche sur Sud Fm. Selon lui, les universitaires qu’ils sont, ont juste voulu alerter. «Le rôle de vigie, c’est de dire attention !, nous allons droit vers le mur. Il faut que nous nous ressaisissions. Ce manifeste était une alerte. Malheureusement, les faits nous donnent raison», confie-t-il.
Après cette sortie, déplore cet agrégé des facultés de droit, «beaucoup de personnes ont estimé que c’était des encagoulés, des syndicalistes, des gens qui étaient en mal de tribune. Du tout ! Absolument pas !».
«Il s’agit, d’abord et avant tout, en toute objectivité et en toute transparence, ajoute-t-il, de lire des évènements politiques et surtout sociaux, et d’appeler les différents acteurs à assumer leurs responsabilités. Pour justement éviter au pays d’aller dans le mur».