Les agents de Medis Sénégal rappellent à Macky Sall ses engagements

par pierre Dieme

Les travailleurs de l’usine pharmaceutique MEDIS SENEGAL SA (ex-Sanofi), en chômage technique depuis janvier 2020, sont dans l’attente de la matérialisation des engagements pris par l’État, notamment son chef, pour la relance des activités de leur entreprise. Face à la presse hier jeudi, ils ont également dénoncé les agissements des lobbys d’importations de médicaments qui bloquent le développement de l’industrie pharmaceutique.

« Depuis le début de la pandémie de coronavirus, le président de la République avait donné des instructions, en avril 2020, pour redémarrer l’entreprise Médis Sénégal dans les plus brefs délais. Le président a aussi accordé une audience au Directeur général de Médis pour discuter des mesures d’accompagnement pour relancer les activités. Malgré toutes ces promesses, l’entreprise est toujours en chômage technique, les travailleurs ne sont pas payés. Nous sommes informés qu’un important lobby d’importation de médicaments bloque foncièrement la relance de Médis Sénégal, en particulier le développement de l’industrie pharmaceutique locale en général », a martelé Cheikh Mbacké Tine, délégué des ex-travailleurs.

Des problèmes économiques sont évoqués comme motifs pour justifier cette fermeture qui remonte au 15 janvier 2020. Ainsi, près de 250 employés, dont 117 permanents, sont envoyés en chômage.

Pour rappel, cette entreprise pharmaceutique fait partie de celles qui fabriquaient la chloroquine jusqu’en 2002, quand l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a décidé de retirer ce médicament du marché. En sus, Medis Sénégal produisait également des médicaments génériques (Paracétamol, fer acide folique, parégorique, Doliprane, Paluject, Quinine…), accessibles au pouvoir d’achat des pays africains.

« Dans le cadre du plan de riposte, on va prendre toutes les dispositions nécessaires pour venir à bout de cette maladie. On a une masse financière plus importante pour soutenir la lutte. Il est évident que dans ce montant annoncé de mille milliards, le secteur de la Santé aura tout ce qu’il faut pour renforcer non seulement la lutte mais également le système de santé de manière générale », annonçait le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.

Parmi leurs exigences formulées le 20 juillet dernier, au lendemain du Conseil des ministres, lors duquel le chef de l’État, Macky Sall, a donné des instructions relatives à la relance effective, dans les meilleurs délais, des activités de l’usine pharmaceutique MEDIS SENEGAL SA (ex-Sanofi).

Contacté par Emedia, Nicodème Ngom, délégué du personnel, indiquant que les négociations entre les employés et la direction de l’entreprise n’avançaient pas, dénonçait la position alors affichée par la direction consistant « à envoyer certains employés en chômage technique et à réduire les salaires des travailleurs de 50%. »

« Nous refusons cette proposition. La direction nous doit six mois d’arriérés de salaires, il faut qu’elle nous les paie. Qu’on ne touche pas à nos salaires et avantages déjà acquis. En plus, il faut qu’on reprenne tous les employés qui ont été remerciés », s’indignait le délégué non sans informer que les travailleurs sont dans les dispositions « de reprendre le travail ».

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