Nous vivons une situation anxiogène. Les appels au calme, les discours responsables du président de la République et du leader de Pastef, la compréhension affichée par les manifestants, ont baissé la tension. Mais ils n’ont pas pour autant réglé le problème. La situation reste très tendue.
Pas encore de paix définitive même si l’on s’éloigne des violences et de leurs lots de méfaits. Pourvu que ça dure ! Le Mouvement pour la défense de la Démocratie (M2D) qui appelle l’ensemble des sénégalais à observer une journée de deuil national vendredi, suspend les deux jours de manifestations initialement prévus ce mardi 9 et mercredi 10, mais invite le peuple sénégalais à un rassemblement pacifique à la Place de la Nation à Dakar, samedi. Une manifestation qui risque d’être interdite. Ce qui pourrait entraîner des heurts. La libération sans condition des prisonniers et la mise en place d’une commission nationale indépendante sont entre autres les exigences de la revendication.
Le président de la République qui a montré des dispositions tendant à décrisper les choses devrait pouvoir poursuivre sa démarche apaisante. Au-delà des mesures fortes attendues relatives à la bonne gouvernance, à l’indépendance de la justice, au réajustement des relations avec le peuple, Macky Sall doit changer les acteurs de sa communication. Surtout ceux qui sont visibles. Certaines têtes ne passent plus à la télé.
Certaines voix ne portent plus. Leurs messages passent difficilement. Ces gens doivent se taire. Aller à contre-courant de leur dirigeant, c’est étaler une arrogance repoussante. C’est ne pas rendre service au chef de l’État garant de la sécurité nationale et à tous ceux qui prônent la sérénité. Ils risquent de maintenir la flamme de la colère. La flamme n’est pas encore éteinte. Les arrestations qui se poursuivent ne sont pas rassurantes.
Le feu couve. Et la Covid-19 ? Les cas sont là. La mort est là. Les vaccins sont oubliés. La communication déployée contre cette pandémie a été boiteuse. La crise actuelle l’a mise à l’eau. Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge.
Miim Reew