Mars 2021, mars noir au Sénégal. A l’espace d’une semaine, une dizaine de jeunes âgés entre 14 et 35 ans sont tués sans compter plus de 600 blessés dont certains seront marqués à vie parce que portant les stigmates de leurs blessures.
Je pense que c’est l’ancien président Wade qui disait qu’il n’a pas la volonté d’accéder au palais en marchant sur des cadavres. Malheureusement c’est en voulant y passer plus de temps et faire la place à son fils contre la volonté populaire qu’il a laissé des morts sur le bitume avant de partir. Aujourd’hui un certain Macky Sall qui semble vouloir faire la même chose avec la tentative du troisième mandant ou un deal politique autour de sa succession aura pour toujours sur la conscience la mort de tous ces jeunes.
Hier comme aujourd’hui, ces jeunes qui ont perdu la vie, étaient animés par un espoir, espoir d’un lendemain meilleur. Cet espoir Wade l’a incarné à un moment du règne d’Abdou Diouf, Macky Sall de même à un moment trouble du passage de Wade à la tête du pays. C’est la même histoire en ce moment de la marche du pays avec Ousmane Sonko.
Les temps ont changé depuis longtemps, le peuple n’est pas divisé dans des partis politiques. Ils sont pour l’essentiel hors de ces cadres avec des jeunes qui sont de plus en plus dans des mouvements citoyens ou expriment leur liberté sur les réseaux sociaux. Si un président à quelques années de la fin de son dernier mandant dit comprendre la réaction de la jeunesse, c’est parce qu’il n’a rien compris ou bien il a tout compris mais c’était une manière de sonder le niveau de résistance de ces jeunes.
Tous ceux qui étaient dans la rue ces derniers jours, citoyens en dehors de tout mouvement, mouvements citoyens, politiques, acteurs des droits de l’homme… doivent continuer le combat pour que la mort de Cheikh Coly, Famara Goudiaby, Sadio Camara, Cheikh Diop et les autres ne soit pas vaine.
Ndiaga DIOUF, Journaliste