La plateforme de la Société civile Jammi Rewmi a décidé de s’adresser au chef de l’Etat. Dans une lettre ouverte, elle se dit «préoccupée» par les tensions socio-politiques qui prennent de plus en plus «des allures inquiétantes». «Une affaire privée qui est censée concerner deux citoyens soulève un rapport de force dangereux entre le pouvoir et l’opposition.
Les signaux sont rouges ! Depuis, ce mercredi 3 mars 2021, les citoyens assistent, avec impuissance à une succession d’événements inquiétants», lit-on. La Plateforme déplore officiellement trois morts, des manifestions incontrôlées sur l’étendue du territoire, entrainant la dégradation de la situation sécuritaire, avec des émeutes et des scènes de pillages généralisées, des hommes armés supposés être des nervis, vus aux côtés des forces de Police et de Gendarmerie, des arrestations tous azimuts, le saccage des biens publics et privés et des médias, la réquisition de l’armée par le gouverneur de Dakar…
«Monsieur le Président, si on n’y prend garde, cette situation peut engendrer des conséquences irréversibles sur la démocratie, l’Etat de droit et les conditions de vie du peuple sénégalais. Monsieur le Président, la plateforme de la Société civile Jammi Rewmi vous interpelle et vous exhorte, en tant que garant de la sécurité nationale et de la cohésion sociale à vous adresser officiellement au peuple sénégalais», écrivent Afrikajom Center, Amnesty Sénégal, le Cosce, le Cosef, l’Ong3D, le Gradec, la Lsdh, Y’en a marre, la Raddho, entre autres. Jammi Rewmi recommande au Président Macky Sall de «poser des actes forts d’apaisement tels que la libération de Ousmane Sonko, de tous les détenus politiques et activistes et de laisser la justice poursuivre son travail de manière indépendante et sereine». L’organisation qui «réitère son engagement pour un dialogue constructif» estime que «le peuple a besoin de la voix audible et apaisante du père de la nation».