Ousmane Sonko n’a donc pas fait face au juge du huitième cabinet, comme prévu. Il a été stoppé net par la Gendarmerie qui l’a gardé à vue. Scénario imprévu. Il est accusé de troubles à l’ordre public. C’était presque prévu si l’on sait que ces temps-ci, il était beaucoup question “d’appels à l’insurrection” au point que des activistes comme Guy Marius Sagna ont été arrêtés et emprisonnés.
17 femmes ont été quatre jours durant “ ballottées” avant d’être libérées après plusieurs “retours de parquet” sans pour autant qu’elles “voient” le Procureur. Les grabuges, les violences inouïes d’hier étaient prévisibles. Les casses et les masses en colère. Les forces de l’ordre d’attaque, les pleurs, les cris de guerre. Pas de joie. De la tristesse. De la désolation. Des inquiétudes. Oui, ces nervis qui font partie du sinistre décor inquiètent.
De gros bras avec de gros gourdins. Pour des petitesses. La presse a été aussi rudement malmenée. C’était prévu. Les médias ont été indésirables l’autre jour à l’Assemblée nationale lors de la levée de l’immunité parlementaire d’Ousmane Sonko. Les Sénégalais n’ont pu voir les images que par la magie des réseaux sociaux. La presse est menacée. Elle a travaillé dans des conditions difficiles. Elle a été isolée, blessée. Le préfet de Dakar a bien mis ses graves menaces à exécution. Propos indignes d’une autorité administrative. Grand dommage.
Le communiqué du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) est tout aussi dommageable. Il qualifie les manifestations d’hier d’insurrection. Le mot est sorti. Il est trop chargé même si tous dénoncent le vandalisme, le banditisme de jeunes sans loi. Le document du Cnra porte la signature de Babacar Diagne.
L’homme aux vies multiples de propagandiste : serveur de Diouf, serveur de Wade, aujourd’hui au service de Macky. Quelle leçon pour les jeunes journalistes et les moins jeunes ? Bon, on a oublié le viol ? La Covid-19 ? Ce pays est un paradis…de paradoxes.
Miim Reew