Crésus Seck se fait oublier, Macky veut croquer Sonko

par pierre Dieme

Maintenant qu’envoyer Ousmane SONKO en prison s’avère beaucoup plus difficile que prévu, en dépit de la grossièreté des accusations, Macky SALL et ses ouailles changent de fusil d’épaule et temporisent. L’emprisonnement du leader de PASTEF, en passe de mettre le feu aux poudres, est la cerise sur le gâteau que Macky cherche à déguster en guise de dessert. Le plat principal étant les droits civiques de son principal opposant.

Quel manque de bol ! Les Sénégalais n’auront donc pas l’occasion d’apprécier à sa juste valeur l’invraisemblable patrimoine d’Idrissa SECK. 100 milliards, deux cent milliards de Francs CFA… les spéculations allaient bon train, chacun tentant de deviner comment Ngorsi est parvenu à amasser autant de richesse. Lui qui a fait l’objet, selon la clameur populaire, de fouilles minutieuses du régime de Me WADE qui disait avoir envoyé des commissions rogatoires un peu partout dans le monde pour mettre la main sur les milliards que l’ancien Premier ministre auraient détournés. « Ndékétéyo » (surprise), pendant qu’ils fouillaient la planète entière, Idy dormait sur des hectares de terre. Avant que la stupéfaction de tous ceux-là qui se saignaient pour financer ses campagnes ne parvienne aux médias, ceux-ci étaient déjà accaparés par Adji SARR à qui Crésus SECK doit une fière chandelle. En bas CREI, vive « sweet beauté » !

En accusant Ousmane SONKO de viol et en le présentant comme « un redoutable cow-boy qui, la nuit tombée, s’arme jusqu’aux dents pour se lancer à la traque de gros gibiers », Adji SARR et Cie s’en prennent, sans ambages, à l’image du leader de PASTEF qu’ils cherchent à montrer sous des traits jusque-là inconnus par l’opinion publique.  Une description de l’homme et une présentation des faits qui désabuseraient les Sénégalais au point d’inciter ceux-ci à croiser les bras et à observer le régime de Macky SALL conduire Ousmane SONKO à l’échafaud comme il l’a déjà fait à Khalifa SALL et à Karim WADE. Seulement, cette  stratégie s’est heurtée aux malheureux faits d’armes de Macky SALL et au mécontentement des populations qui va crescendo.

En invoquant, lors de sa déclaration du dimanche dernier, les affaires de ces deux leaders pour fonder la légitimité de son refus de déférer à la convocation de la Gendarmerie et asseoir la théorie du complot, le député mis en cause n’a pas eu du mal à convaincre les Sénégalais qui semblent s’être dits : « Jamais deux sans trois ». A l’annonce de la plainte, avant même que SONKO se prononce, beaucoup, prenant à peine au sérieux les accusations de la masseuse, s’étaient dit qu’il s’agissait d’un complot. Pour avoir instrumentalisé la Justice et l’Institution parlementaire dans le but de se défaire des opposants qui refusent de rejoindre le banquet du leader de l’APR, le régime a multiplié sa crédibilité par zéro. Macky SALL avait déclaré avoir abandonné les ndioudj ndiadj (forfaitures), mais il ne le peut pas. C’est cette perception qui a incité les journalistes à investiguer davantage et aux militants de PASTEF à faire face aux forces de l’ordre, tout en occultant les imprudences de leur leader. Si ce dernier avait déféré à la convocation de la gendarmerie, c’est depuis la prison qu’il entendrait que les premiers éléments du complot sont mis à nu.

Maintenant qu’Ousmane SONKO s’est inscrit sur la liste des personnalités qu’on n’emprisonne pas rendue publique par Macky SALL, le régime ronge son frein après avoir changé de fusil d’épaule. Incompétents au point de ne pouvoir mettre au point un complot facilité par la personne visée, les tenants du pouvoir mettent en exergue leur véritable ambition : effacer le président de PASTEF des listes électorales. En effet, en ouvrant une information judiciaire, le procureur de la République criminalise l’affaire et fait désormais du temps l’allié qui permet de mieux revenir à la charge. Ainsi, le régime, surpris par la réaction,  affine sa ligne d’attaque tout en s’employant  à parfaire les accusations de la masseuse qu’il s’est approprié. Pendant que Me El Hadji DIOUF vilipende le mis en cause sur les plateaux de télé, le juge du huitième cabinet, loin d’être réputé pour son indépendance, cherche X, en dressant une liste de personnes à auditionner selon un timing indéfini mais menant irrémédiablement à un procès fait à l’avance. Une balance déséquilibrée que seul le Peuple peut ajuster.

Mame Birame WATHIE

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