Le député Ousmane Sonko a refusé hier, vendredi 19 février, de prendre la convocation de la Commission ad hoc chargée d’instruire la procédure de la levée de son immunité parlementaire. Cheikh Bamba Dièye, député non inscrit et membre de ladite commission a dénoncé cette convocation qui, selon lui, n’avait pas sa raison d’être du fait de l’absence d’accord sur la méthode de travail.
L’ancien candidat arrivé troisième à l’issue de l’élection présidentielle du 26 février 2019 dernier en remet une couche. Près de douze jours après avoir refusé de prendre la convocation de la Section de recherches de la Gendarmerie relative à la plainte pour « viol répété » et « menace de mort » déposée contre lui par Adji Sarr, une employée d’un salon de massage, Ousmane Sonko, leader du parti Pastef/Les Patriotes a encore réitéré son coup hier, vendredi 19 janvier, en refusant de prendre cette fois-ci la convocation de la commission ad hoc de l’Assemblée nationale chargée d’instruire la demande de levée de son immunité parlementaire.
La convocation convoyée par un agent de la Gendarmerie à son domicile sis à cité Keur Gorgui, l’ancien candidat malheureux à la dernière élection présidentielle selon nos informations a décliné le courrier indésirable. Contacté par nos confrères de « emedia.sn », Cheikh Bamba Dièye, député non inscrit et membre de ladite commission a confirmé cette information avant de préciser que cette convocation n’avait pas sa raison d’être du fait de l’absence d’accord sur la méthode de travail. « Nous avons buté sur le fait que nous ne pouvons pas nous contenter d’auditionner seulement Ousmane Sonko. Pour fonder notre intime conviction, nous avons pensé, avoir des experts qui vont nous donner des informations sur le viol, le prélèvement d’Adn », a-t-il assuré.
Poursuivant son propos, l’ancien maire de la ville de Saint-Louis a fait remarquer que la Commission Ad hoc est souveraine même si la loi demande la convocation d’Ousmane Sonko. Ainsi pour permettre la manifestation de la vérité, il a demandé également l’audition de la plaignante, les témoins, et toutes les autres personnes qui pourraient donner à la Commission Ad hoc plus d’informations. « Cependant, à notre grande surprise, au moment où nous discutions de la méthode de travail, nous avons appris qu’ils ont envoyé un gendarme chez Ousmane Sonko pour le convoquer, lundi. Ce dernier a eu l’intelligence de renvoyer la convocation. Alors, quelle est la forme de respect que nous devons avoir les uns et les autres ?
Tous les Sénégalais qui criaient au complot, ont parfaitement raison de le faire. Et c’est cela qui m’inquiète. La précipitation, le fait de violer le règlement intérieur de l’Assemblée, toutes ces choses font que nous sommes en droit de douter de la sincérité de la démarche et qu’aussi nous sommes en droit d’être convaincus qu’il y a une volonté manifeste de liquidation de Ousmane Sonko », a déploré le député du groupe des non-inscrits. Il faut dire cependant que le député Ousmane Sonko court le risque de vivre la même situation que l’ancien député maire de la ville de Dakar, Khalifa Ababacar Sall.
Pour rappel, en détention préventive dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, Khalifa Ababacar Sall avait vu la procédure de la levée de son immunité parlementaire validée par les membres de la Commission ad hoc sans être au préalable entendu par ses collègues.
NANDO CABRAL GOMIS