Au moins 35 personnes ont été tuées dans des affrontements entre éleveurs et cultivateurs, dans le sud du Tchad, hier mercredi. Des violences qui constituent un pied de nez aux ministres de la Défense du G5 Sahel qui s’étaient réunis lundi au Tchad et à l’annonce de l’envoi de 1 200 soldats dans la zone dite des “trois frontières”. Elle se situe entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Objectif : lutter contre les djihadistes qui sèment la terreur.
Un noble objectif même si on peut souligner ici des paradoxes frappants. Difficile de mettre fin au terrorisme si l’on n’est pas capable d’anéantir les petites contradictions fatales pour les populations. Au Nigeria, des hommes armés ont attaqué, dans la nuit du mardi 16 au mercredi 17 février, un lycée. Ils ont enlevé 42 personnes, dont 27 élèves, victimes. 344 adolescents ont été déjà tués dans une autre région du Nigeria.
Des évènements tragiques qui ne sont pas médiatisés à la hauteur de leur gravité. Il s’agit de morts dans des conditions incroyables, de tortures physiques et psychologiques, parfois de viols. De la pure cruauté. Des situations qui sont légion en Afrique. Des centaines de morts souvent dans un anonymat intrigant au moment où les priorités sont ailleurs, au moment où les dirigeants préfèrent mettre le curseur sur des actions susceptibles de leur apporter des gains électoraux. C’est une redondance de dire que le continent africain est avant tout victime de ses Présidents. Une crise d’autorité et de confiance qui gagne du terrain et gangrène une société en déperdition.
Ce qui est, en grande partie, à l’origine de la gestion catastrophique de la Covid-19 dans de nombreux pays. L’Afrique qui était bien partie, au début de cette pandémie, est en train de montrer des signes d’essoufflement et de lassitude. La catastrophe macabre annoncée avec pessimisme par le Directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) serait-elle sur le point d’avoir lieu.
Il est d’une urgence notoire de prendre les choses au sérieux en accentuant la sensibilisation par des actes exemplaires pour sauver les populations. Déjà, la maladie à virus Ebola qui séjournait en République démocratique du Congo (Rdc), dans le centre du continent, s’est déplacée en Guinée, en Afrique de l’Ouest. Elle risque de causer encore beaucoup de dégâts. Les vaccins contre le Corona arrivent. Au compte gouttes.
Miim Reew