L’Affaire ‘’Sweet Beauty’’ dans laquelle est impliqué le leader du Pastef Ousmane Sonko, ne laisse personne indifférent.
Elle est certes judiciaire mais comporte beaucoup de relents notamment politiques qui font que nombreux citoyens en ont font les frais aujourd’hui.
Dans cette bataille judiciaire et politique, la première victime est Adja Sarr, la masseuse, inconnue du public jusqu’ici et qui se trouve subitement sous les feux des projecteurs.
Sa vie va changer à jamais et elle ne sera plus la même. Va-t-elle résister à toute cette pression ? Une question qui pose la problématique de sa prise en charge psychologique et de sa sécurité personnelle.
Les autres victimes sont certains militants de ce jeune parti qui, par devoir de solidarité, ont cru devoir manifester dans certaines localités du pays notamment à Dakar.
Beaucoup d’entre eux sont aujourd’hui entre les mains de la justice pour des délits divers allant de la casse de matériels appartenant à autrui, coups et blessures, manifestations non-autorisées, aux menaces, injures, etc.
La dernière en date est l’épouse de l’administrateur de Pastef Birame Soulèye Diop qui a été arrêtée pour des messages envoyés à des personnalités, selon des informations parues dans la presse.
Les arrestations se poursuivent et certains, à tort ou à raison, crient déjà à la chasse aux sorcières.
C’est qui est à regretter cependant, c’est que des journalistes puissent faire l’objet de menaces parce que, simplement, ils font leur travail.
Dans cette situation très difficile pour l’image de notre démocratie, il est important pour que le camp du pouvoir comme celui de Sonko, de faire preuve du sens de la mesure et de responsabilité.
Nous comprenons en effet que la tension soit vive et que la carrière d’un homme politique soit en jeu et que tous les moyens de guerre soient utilisés par les uns et les autres, mais la stabilité de la Nation bâtie de longue date n’a pas de prix.
Nous avons, jusqu’ici, surmonter toutes les crises y compris des plus profondes. En en 1962, en 1988, en 1993, en 2012, etc. sans que les fondements de la nation ne soient ébranlés.
Mais, aujourd’hui, allons-nous surmonter celle-ci sans y laisser des séquelles ?
Car, la plainte de la citoyennes Adji Sarr mérite d’être examinée en enclenchant la procédure judiciaire surtout pour des faits aussi graves de viol. Aucune pression ne saurait aujourd’hui être exercée sur la justice pour la procédure en cours.
Mais, parallèlement, il faut éviter toute chasse aux sorcières et s’inscrire dans une dynamique républicaine de préservation des libertés individuelles et collectives.
Le rapport de force politique n’est pas opérant sur le terrain judiciaire encore moins dans l’exercice par les journalistes de leur métier.
La justice fera son travail et les journalistes continueront à informer l’opinion.
Alors, il faudra que le leader de Pastef calme ses troupes et prépare la bataille judiciaire tout en se disant que personne ne le condamnera à la légère.
Certes, il y a eu les procès Karim Wade et Khalifa Sall avec tous les dysfonctionnements notés, mais les situations ne sont pas les mêmes.
Ici, il ne s’agit pas de corruption, de détournement ou d’enrichissement illicite encore moins d’offense au chef de l’Etat, délit pour lequel beaucoup de leaders politiques ont été inquiétés la justice.
Sonko devra faire face à une affaire de mœurs c’est-à-dire de rapports sexuels supposés non-consentis. Et dans ce cas, il faudra que l’accusation prouve cela, ce qui n’est pas gagné d’avance.
Donc, il faudra que tout le monde joue le jeu. C’est cela la loi de la démocratie. La loi n’est pas valable pour certains et non pour d’autres. Elle est générale et impersonnelle.
Et c’est pour cela que tout citoyen qui porte plainte contre un autre devra être conscient du fait que la procédure peut se retourner contre lui pour ‘’dénonciation calomnieuse’’. Une procédure qui permet à quelqu’un dont le nom a été salé par une plainte non-fondée, de se retourner contre son dénonciateur.
Tout pour dire que la loi a tout prévu. Il suffit juste de lui faire confiance.
Assane Samb