Je remercie ma famille pour sa compréhension et la rassure
« Mon retrait du débat politique : ma famille élargie et quelques amis, seuls à la base de la décision », tel est le titre de la contribution que j’ai fait publier à WalfQuotidien du 25 novembre 2020. J’y expliquais les seules raisons de ce retrait, du sacrifice que j’ai alors consenti pour ma famille. Sacrifice dur à supporter, surtout pas les temps qui courent au Sénégal et qui continueront de courir jusqu’en février 2024. C’est fort de cette réalité que j’avais jugé utile de laisser entr’ouverte une petite fenêtre. Pour rappel, je propose aux lecteurs et aux lectrices, ce large extrait de la contribution du 25 novembre : «Pour revenir aux choses vraiment plus sérieuses, notamment au souhait de ma famille élargie et de quelques amis de me voir quitter le débat politique, je les comprends parfaitement : ils ne me veulent que du bien. C’est pourquoi j’ai consenti le très lourd sacrifice d’accéder à leur demande, avec quand même un mince espoir : Je les connais tous, je sais qu’ils sont très raisonnables et savent faire la part des choses le moment venu. Ils ne me veulent que du bien, mais le bien, c’est aussi pour moi le militantisme, le droit d’avoir de temps en temps le regard fixé sur la manière dont mon pays est gouverné. Et il est très, très mal gouverné. Il le sera encore plus dans les trois prochaines années. Croyant avoir réussi l’engagement qu’il avait pris de réduire l’opposition à sa plus simple expression, le seul engagement qu’il a honoré depuis neuf ans, il se fixe désormais la réalisation de trois objectifs, de trois scénarii :
réussir à imposer un troisième mandat en comptant sur son décret, sur ses milliards et sur la passivité (supposée) des Sénégalais et des Sénégalaises ;
s’il n’y arrive pas, jouer la carte d’un homme ou d’une femme de son entourage qui ferait efficacement face au plus sérieux candidat de l’opposition ;
s’il n’en trouve pas, enfourcher le cheval Idrissa Seck et tenter de réunir ce qu’on appelle la famille ‘’libérale’’ et, éventuellement, ce qui restera du Parti socialiste et de l’Alliance des Forces de Progrès autour de sa candidature.
Pour arriver à l’une ou l’autre de ces fins, le président-politicien n’hésitera pas à brûler le pays car, ce qu’il craint comme la peste, c’est la reddition des comptes. Rien que les affaires Petro-Tim et Total pourraient lui valoir la haute trahison et la prison, lui et nombre des siens. L’excellent livre de Thierno Alassane Sall et le rapport de l’Inspection générale d’État qui s’est volatilisé et dont personne n’ose faire état à la Présidence de la République, y suffiraient largement.Dans ce contexte, ma famille comprendra sûrement qu’il me sera difficile, très difficile de rester bouche bée, les yeux fermés et les oreilles bouchées sur tout ce qui se passera autour de nous d’ici à l’élection présidentielle de février 2024. Elle comprendra que le militantisme fait partie de ma vie, comme peut-être l’air que je respire. Ne me voulant que du bien, elle évitera sûrement de me cloîtrer dans une situation qui pourrait produire les effets contraires à l’objectif noble qu’elle visait. Á bon entendeur ! »
Elle a donc finalement compris et je peux reprendre le modeste combat, en remerciant ses différents membres et en les rassurant que je ménagerai mon âge et ma santé. Je ne le reprends pas pour satisfaire Massemba, ni pour nuire à Mademba. Je ne le reprends surtout pas pour changer mes compatriotes, tâche titanesque hors de portée de mille modestes Mody Niang[1]. Je le reprends comme je m’y emploie depuis quarante (40) ans, pour donner mon point de vue citoyen sur la manière dont nous sommes gouvernés, pour cultiver modestement ma part du Jardin national. Que les autres, les nombreux autres n’en fassent pas autant et choisissent de se réfugier dans un lourd silence, ce n’est vraiment pas mon problème. En tout cas, je n’aurai pas perdu mon temps si demain, je ne suis pas des Sénégalaises et des Sénégalais qui se mettaient à genoux, quand des tyrans comme le président-politicien grandissaient tranquillement sous leurs yeux.
Mody Niang
Mody Niang: « Je les comprends parfaitement : ils ne me veulent que du bien »
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