Libérés après leur garde à vue dans les commissariats de police de Dieuppeul et Central, les 20 jeunes militants de Pastef, arrêtés lors des violences à la cité Keur Gorgui l’autre lundi, ont tenu un point de presse hier. But de ce face-à-face avec les journalistes : dénoncer les actes de torture dont ils ont été victimes de la part des policiers des deux commissariats.
Ils n’oublieront pas de sitôt leur séjour au commissariat de Police de Dieuppeul et au commissariat Central situé au centre-ville.
Les 20 jeunes militants de Pastef arrêtés la semaine dernière lors des affrontements survenus à la cité Keur Gorgui, où réside leur leader Ousmane Sonko, soutiennent avoir été torturés et maltraités par les policiers. Ils ont tenu un point de presse, hier, pour faire part à l’opinion des actes de torture que les policiers leur ont fait subir pendant la période de garde à vue. « Nous avons été arrêtés sans explication.
Beaucoup d’entre nous sont des maçons, des étudiants. D’autres vaquaient tranquillement à leurs occupations. On nous a conduits aux commissariats de Dieuppeul et Central. En cours de route, les policiers nous ont bastonnés. Ils nous reprochaient d’avoir incendié des voitures et brûlé des pneus et de s’être opposés à eux » a raconté d’une voix pudique Adama Diassé, un des vingt jeunes libérés. Ces jeunes militants qui ont été arrêtés avant d’être finalement libérés n’en reviennent toujours pas des actes de barbarie que les policiers leur ont fait subir. Ils ont tous nié être les auteurs des actes de violence perpétrés dans la capitale le lundi 8 février dernier.
« Personne d’entre nous n’a jeté une pierre à des policiers encore moins brulé des voitures. Une fois au commissariat de Dieuppeul, les policiers ont confisqué nos téléphones portables. Des blessés avaient besoin de soins médicaux, ils ont été laissés à eux-mêmes sans assistance. La situation était pire à la Police centrale. Là-bas, les policiers nous ont déshabillés et nous ont ordonné de passer la nuit sur les carreaux avec cette fraicheur sans se soucier si parmi nous il y avait des malades. Personne ne pouvait imaginer cette scène de violence qu’on nous a fait subir dans ces commissariats. Nous ne sommes pas des criminels pour qu’on nous traite de cette sorte. Nous n’avons créé aucune association de malfaiteurs » a soutenu l’un des jeunes manifestants libérés.