“Les épreuves personnelles des leaders politiques ne changeront en rien les aspirations légitimes du peuple sénégalais, maintes fois bafouées et qui attendent d’être satisfaites par ceux qui prétendent apporter des solutions”. Cette déclaration de Boubacar Camara extraite de sa “lettre au président de la République” sont d’une grande portée. Au-delà de la sale affaire Sonko-Adji Sarr, de ses nombreux retentissements, il s’agit ici d’un appel au discernement et surtout à un travail sans relâche pour l’épanouissement des sénégalais.
Dans un monde aux crises multidimensionnelles, le Sénégal ne fait pas figure d’exception. Loin de là. L’année 2020 si éprouvante qu’elle soit, peut-être moins désolante que 2021. Celle-ci, seulement âgée de moins de deux mois, a déjà montré des signes de fatigue ahurissants inhérents à des maux qui l’accablent. La Covid-19 qui avait fortement désarçonné l’année présente, est devenue beaucoup plus impitoyable. On s’achemine vers le millier de morts. La tendance est toujours à la hausse. Le nombre de cas se multiplie à une vitesse vertigineuse. La maladie se sent à l’aise. Elle ne tue pas seulement des êtres humains. Elle tue l’économie. Elle tue le présent, tue le futur et les espoirs.
La crise n’est donc pas qu’économique. Elle est sociale. La pauvretédéjà ténue, se généralise. Des entreprises au bord du gouffre. Le panier de la ménagère se désemplit. De sombres perspectives après un sombre passé récent. Dans un tel contexte, il est d’une urgence capitale de se ressaisir.
Le Sénégal doit être au-dessus des petits intérêts politiciens, des petites coteries, de l’opportunisme ambiant et pire de la délation qui risque de l’abîmer. Nous allons vers les caniveaux. Nous sommes au fond des caniveaux. La boîte de Pandore est presque ouverte. L’espace public est devenu un lieu des discussions les plus abjectes et salaces. Les médias sont en plein dans ce jeu des extrêmes.
Si le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a jugé nécessaire de rappeler les fondamentaux du traitement d’une information, c’est qu’il est conscient des dérapages. Un ressort s’est cassé. Mais il n’a aucun moyen pour faire face. Il faut vite colmater les brèches et s’engager résolument pour un apaisement qui ne doit pas être synonyme de compromission. Le chemin se trace en marchant. Qu’on arrête les arrestations tous azimuts et les casses. Marchons pour trouver une solution à nos nombreuses préoccupations.
Miim Reew