Après avoir suivi un reportage de la radio Dw sur les conséquences, en Casamance, du dernier accord de pêche conclu entre le gouvernement sénégalais et l’Union européenne (Ue), Greenpeace a apporté son soutien aux pêcheurs artisanaux.
En effet, l’Ong rappelle aux autorités que des milliers de personnes au Sénégal et dans la sous-région dépendent uniquement de la pêche pour leur survie.
« Le constat amer des pêcheurs de la Casamance dénonçant les bateaux étrangers qui capturent des tonnes de poissons juvéniles utilisés comme appât pour pêcher le thon est malheureusement un scénario qui risque d’être habituel pour les prochaines années », avertit Abdoulaye Ndiaye, chargé de campagne à Greenpeace Afrique.
Selon lui, « le renouvellement de l’accord de pêche entre l’Ue et le Sénégal contribue à accentuer la pêche aux poissons juvéniles pour le ravitaillement des bateaux canneurs en provenance de l’Europe. Hélas! ».
Greenpeace a réaffirmé son engagement aux côtés des pêcheurs artisanaux qui paient déjà le lourd tribut du fait de cet accord. « Les accords de pêche ne nous arrangent pas parce qu’à chaque fois nous sommes dans des périodes de crise pour avoir du poisson, on ne peut pas avoir le poisson qu’il faut. Si on signe des accords de pêche avec l’Europe, ça nous pose un problème ensuite. », confirme Abdoulaye Dabo, jeune pêcheur de Ziguinchor interviewé par la radio Dw.
Pour rappel, la pêche aux poissons juvéniles est pratiquée dans la région de Dakar par la pêche artisanale, en particulier les sennes tournantes pour le ravitaillement des bateaux de l’Ue. Cette pression constante a accentué la raréfaction des alevins dans les régions de Dakar et de Thiès. Alors que la capture des juvéniles est interdite par la réglementation en vigueur, les armateurs étrangers s’orientent désormais vers la zone sud, région de Casamance, une des régions les plus poissonneuses pour causer les mêmes problèmes.
Malgré les alertes de la société civile pour attirer l’attention des autorités, très peu d’actions ont été déroulées pour une solution définitive et « si aucune mesure n’est prise, le déclin de la pêche sénégalaise risque d’être très proche», selon Greenpeace qui demande au gouvernement sénégalais de renforcer le contrôle sur l’activité de ces bateaux étrangers et de prendre des dispositions pour l’arrêt total de capture des poissons juvéniles.