Mettez vos actes en conformité avec votre discours. Il ne s’agit plus de politique. Il s’agit de la Nation, de la République, de l’État. Notre pays est au bord du gouffre et vous le savez mieux que quiconque. Vous savez déjà, sans aucun doute possible, que le complot contre Ousmane Sonko ne mènera nulle part.
Ceux qui vous ont vendu cette grossièreté sont des amateurs. Ils savent tous que la thèse du viol est impossible est tenir. Ils savent que l’appel à l’insurrection ne tient pas la route non plus. Leur seule ambition est maintenant de conduire Sonko à un procès pour en faire « l’image-cible » à salir, abattre ou discréditer aux yeux de l’opinion en le soumettant à une humiliante épreuve consistant à fouiller jusque dans son intimité.
Ce sera malsain, abject et indigne. Mais ce sera encore peine perdue. Car notre pays a changé. Celui que vous tentez de détruire n’est plus seulement un opposant. C’est aussi une idée qui a germé dans les cœurs et les esprits de nombre de sénégalais, qu’ils soient ses partisans ou non. Vous connaissez bien la puissance d’une idée dont l’heure est venue. Ce à quoi vous ferez face, si vous persistez dans cette voie hasardeuse, relèvera presque de l’irrationnel.
Et vous causerez du tort au Sénégal. L’image et la réputation de notre pays pourraient être durablement affectées. Sans compter sa stabilité. Dans le contexte de la crise sans précédent que la pandémie a engendrée, et qui pourrait gagner en intensité, vous comprenez bien que notre pays ne pourrait pas se payer le luxe de voir son économie bloquée par des troubles politiques et sa structure sociale disloquée, pour ne pas dire pire.
Votre pleine responsabilité est engagée. Vous avez le pouvoir et les ressorts pour arrêter la machine. Le 31 décembre dernier, lorsque vous faisiez face aux médias, à la suite de votre message à la Nation, vous aviez tenu les propos ci-dessous.
Je vous cite : (…I) Si la justice doit mettre la main sur une personne dont l’arrestation peut bruler le pays, qui doit prendre la décision? Le Procureur s’adresserait au Ministre sur le cas en question. Ce dernier appellerait à son tour le Président pour lui présenter la situation.
Si le Président est convaincu que l’arrestation de la personne incriminée peut conduire à des pertes en vies humaines, va-t-il laisser la procédure suivre son cours? Il va probablement chercher d’autres voies pour tenir la personne (…) C’est pour vous donner un simple exemple (…). Macky Sall, Président de la République du Sénégal. Dakar le 31 Décembre 2020.
Si vous pouvez le faire pour des gens dont la culpabilité est attestée, vous pouvez aussi le faire pour ceux sur qui aucun élément sérieux en pèse. Méditez bien ces propos Monsieur le Président. Mettez-vous du bon côté de l’histoire.