Le vaccin contre la Covid-19 fait peur aux Sénégalais. C’est le constat fait auprès de beaucoup de nos compatriotes.
Le Président Macky Sall a instruit, en Conseil des ministres, le gouvernement d’accélérer le processus du démarrage de la vaccination de toutes les cibles prioritaires au plus tard en fin février. Le seul hic cependant, c’est que l’acceptation du vaccin par les populations pose problème. En effet, si certaines semblent rassurées par la question, d’autres exigent plus d’informations sur la fiabilité du vaccin.
Le vaccin contre la Covid-19 fait peur aux Sénégalais. C’est le constat fait auprès de beaucoup de nos compatriotes. En atteste la vidéo réalisée par Mafouss sur un jeune du nom de «homme bébé», piégé par une caméra cachée, et l’appel en direct du comédien Amdy Mignon à l’actrice de la série «Infidèle», par ailleurs Miss Sénégal 2008, Katy Chimère Diaw, qui tous deux semblent avoir la peur au ventre à l’annonce d’un essai du vaccin. Comme eux, beaucoup de Sénégalais sont dans la même situation. C’est le cas de Saïdou, vendeur de café. Thermos à la main, masque bien noué, ce dernier ne cache pas son inquiétude par rapport à la fiabilité de tous les vaccins annoncés. Même s’il est convaincu que le vaccin est la seule solution permettant de faire face à la Covid-19, il n’est pas du tout rassuré, faute d’informations fiables, livrées par des spécialistes sur la question. «Si des gens comme moi ont peur du vaccin, c’est parce qu’il y a eu une mauvaise publicité faite par rapport à la question. Il n’y a aucune autre information de sensibilisation allant dans le sens de mieux rassurer les populations. Et avec tout ce que j’ai entendu dire sur le vaccin, franchement, je ne suis pas du tout rassuré», clame-t-il.
Embouchant la même trompette, Aissata Sy Diop, institutrice à Keur Massar, estime que l’Etat ne doit pas mettre la charrue avant les bœufs. Pour elle, le gouvernement doit faire le travail préliminaire qui consiste à intensifier la communication afin de permettre aux Sénégalais de mieux comprendre l’importance du vaccin. « En Afrique, particulièrement au Sénégal, la vaccination a toujours été un problème chez les populations. Le plus souvent, il y a une désinformation qui désacralise le processus de vaccination», dit-elle. Poursuivant, l’institutrice indique que cela est lié à un manque de communication et d’informations fiables.
Par conséquent, Mme Diop invite les autorités à faire preuve de responsabilité en commençant par donner toutes les informations nécessaires et rassurer les citoyens sur la fiabilité des vaccins. «Je ne peux pas comprendre, dans le cadre de cette lutte aussi importante, qu’il n’y ait aucune sensibilisation nécessaire permettant aux Sénégalais de mieux comprendre l’importance du vaccin. L’Etat est conscient qu’il y a toujours des gens qui ne croient guère à l’existence de la maladie. Je ne dis pas que le gouvernement n’arrivera pas à convaincre les Sénégalais à prendre les vaccins, mais la tâche sera très difficile», prévient cette enseignante. Un avis que partage cet étudiant de l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) Souleymane.
Trouvé devant l’Espace Numérique Ouvert (ENO) de Keur Massar avec ses camarades, ce jeune semble plus averti que ses amis sur la question du vaccin. Pour lui, les réseaux sociaux sont aujourd’hui la principale cause du rejet du vaccin par certains Sénégalais. «Il y a trop d’intox sur le net. On voit des vidéos où des personnes vaccinées se transforment en cheval ou en d’autres espèces animales. Mais aussi des éléments audio dans lesquels on dit que le vaccin est destiné à réduire la population africaine, or tout cela est archi faux», dit-il. Mais ce que tous nos interlocuteurs ne comprennent, c’est le fait de n’avoir entendu nulle part les autorités élever la voix pour démentir ce qui se dit dans les réseaux sociaux.
S’agissant du délai fixé par le Président Macky Sall, certains le trouvent très court. Ces derniers estiment que le gouvernement doit se mettre dans la dynamique d’intensifier la communication avant le démarrage de la campagne de vaccination afin de lever les nombreuses suspicions entretenues autour du vaccin contre la pandémie de covid-19. «La vaccination est le seul espoir de sortie de crise par la réduction drastique du rythme d’évolution de la pandémie. C’est pourquoi, le gouvernement doit d’abord commencer la communication au niveau communautaire afin de permettre à tout le monde de prendre conscience de l’importance du vaccin», invite l’étudiant de l’UVS.