Il est vrai que leur leader leur a demandé de ne pas se mêler d’une affaire « privée » mais ont s’étonne de l’absence dans le débat public relatif à l’ « affaire Ousmane Sonko » des « boucliers » du président de la République. Aucun d’eux n’est en effet monté au créneau pour répliquer aux attaques salées et accusations des pro-Sonko contre leur leader. Il est donc permis de se demander où sont passés les anciens et nouveaux gladiateurs de Macky ?
Mais où sont passés Bara Ndiaye, Mame Mbaye Niang, Ablaye Khouma et autres qui attaquaient régulièrement sur les plateaux de télévision Amadou Ba, Mimi Touré et Mouhamadou Makhtar Cissé ? Leur leader, Macky Sall, est aujourd’hui désespérément seul face à la furie des Sonko-boys et pourtant, on ne les voit, ne les entend et ne les lit nulle part ! Comme s’ils s’étaient mis aux abris pour se protéger de la canonnade ennemie.
A l’époque secrétaire exécutif chargé des relations avec les jeunes de l’Alliance pour la République (APR), Mame Mbaye Niang avait invité le président Macky Sall à prendre ses responsabilités face à « la gravité du crime économique » en faisant procéder à l’arrestation de Karim Wade. « Régler ce problème Karim Wade, c’est un problème d’ordre national qui se pose au détriment des Sénégalais. Si Macky Sall n’arrête pas Karim Wade, il va trahir les Sénégalais », disait, belliqueux, Mame Mbaye Niang, promettant l’enfer au fils du président Wade.
Pour se justifier, il prétendait qu’ « il n’y a pas de cabale, pas d’acharnement contre Karim Wade. Il y va de l’intérêt du Sénégal ». Et il n’était pas le seul dans cette opération de mise à mort de Karim Wade. Plusieurs autres responsables du parti au pouvoir dont Seydou Guèye, Benoît Sambou, Mor Ngom entre autres avaient plaidé pour qu’on envoie au purgatoire l’ex-ministre « du Ciel et de la terre ».
Dans l’affaire Khalifa Sall dite de la « caisse d’avance de la mairie de Dakar », les gladiateurs de Macky Sall s’étaient aussi dressés en défenseurs de leur leader. En plus des gladiateurs cités ci-dessus, il y avait eu aussi Mohamed Samb. Le secrétaire général du Cadre de concertation libéral en voulait au maire de Dakar, qui attaquait « injustement », selon lui, le Président Macky Sall. « Quand on attaque avec des missiles, il faut s’attendre à des Tomahawks », disait sans trembler Mouhamed Samb. Et de soutenir que « quand on envoie les contrôleurs d’État dans toutes les mairies du Sénégal et qu’il y a des choses à clarifier, il est normal que les personnes interpelées se présentent sans aucun problème ».
Regrettant de voir Khalifa Sall et ses camarades s’attaquer tous les jours au président Macky Sall, Mohamed Samb prévenait : « Nous n’accepterons jamais ces coups contre le président Macky Sall. En politique, c’est comme à la guerre. Quand on est attaqué, on doit se défendre ». Le tonitruant Mame Mbaye Niang ne s’était pas fait prier pour demander à Khalifa Sall de répondre de ses actes. « Il ne saurait y avoir une cabale politique entre notre formation et le clan de Khalifa. C’est un clan qui a détourné pendant 6 ou 7 ans 30 millions par mois à des fins strictement privées ou politiques et qui veut se ‘’victimiser’’», avait déclaré le patron des jeunesses du parti au pouvoir.
Poursuivant, le protégé de Marième Faye Sall affirmait que : « Cela fait six ans qu’il fait cette pratique, mais ça fait un an que le rapport a été produit. Ce rapport fait suite à un dialogue entre Khalifa et l’Ige. Il a signé ce rapport. Essayez de vous renseigner sur les procédures d’audit (…). Depuis un an Khalifa est au courant de ce rapport. Avant d’accuser quelqu’un, il y a un temps nécessaire pour vérifier les faits. C’est ce qui justifie ce temps.
Des tigres en papier…
Mais ces temps-ci, face aux Sonko-girls déchaînées sur les réseaux sociaux où elles malmènent le président de la République où est la ministre Ndèye Saly Dieng qui avait pourtant publié promptement un communiqué, il y a quelques jours contre l’ancienne membre du gouvernement Aminata Lo Dieng arrêtée pour injures ? Macky Sall en entend des vertes et des pas mûres en ce moment. Ceux qui se présentent comme étant ses inconditionnels voulaient se montrer plus « mackystes » que lui-même en s’en prenant publiquement à tous ceux qui le critiquaient, fussent-ils leurs camarades de parti.
Hélas, face à la furie des jeunes de PASTEF c’est le silence radio du côté de nos gladiateurs. Et pas seulement parce que leur champion leur a demandé de la boucler ! Car, malgré cette consigne qui avait surtout pour but, on l’a compris, de montrer que le pouvoir n’a rien à voir avec les ennuis judiciaires d’Ousmane Sonko, c’est le moment de montrer leur courage et attachement à leur leader Macky Sall, non ?
Mais attention, à ne pas subir le même sort que Mahmoud Saleh dont le domicile a été méchamment caillassé avant-hier ou celui de Mamour Diallo à Louga qui a été incendié si on en croit les images diffusées par la presse. C’est à croire que les anti Amadou Ba, anti-Mimi et anti-Makhtar Cissé, qui ont travaillé à la défénestration de ces trois personnalités, ne sont pas vraiment les gladiateurs que leur patron Macky Sall croyait qu’ils étaient. En tout cas, ils ont déserté le champ de bataille face à des militants déterminés de Sonko. Comme pour montrer qu’ils étaient juste des tigres en papier qui étaient peut-être juste en mission commandée.
Macky « lâché » par ses alliés de Benno…
Où sont les alliés de Macky Sall et ses nouveaux transfuges dont Idrissa Seck et Oumar Sarr ? Ils ont aussi tous perdu la voix. Ses alliés de Benno Book Yaakar (BBY) sont eux, plutôt sans voix comme d’habitude car il faut dire qu’en neuf ans de compagnonnage, ils se sont rarement impliqués dans la défense de Macky Sall. Et ça n’a pas l’air de devoir changer. Ni le Parti Socialiste (PS) ni l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) ne s’impliquent.
On a même entendu le porte-parole du PS, le député-maire de Kaffrine, Abdoulaye Wilane demander qu’on combatte les adversaires politiques avec élégance. Si ce n’est pas un coup de Jarnac, ça y ressemble ! Face aux attaques des Sonko-boys, de certains membres de l’Opposition et d’activistes, Macky Sall apparaît désespérément seul et ne compte que sur son arsenal sécuritaire et judiciaire. Jusqu’à quand ? Là est la question !
Le Témoin