Un mois après l’instauration d’un second couvre-feu assorti d’un état d’urgence, les cas de Covid continuent leur vitesse de croisière au Sénégal ainsi que les décès et les cas admis en urgence.
Un mois après l’instauration d’un second couvre-feu assorti d’un état d’urgence, les cas de Covid continuent leur vitesse de croisière au Sénégal ainsi que les décès et les cas admis en urgence. Face à cette situation, la population demande la levée de ces mesures de restrictions tout en incitant le pouvoir à mettre l’accent sur la concertation avec les communautés pour le respect des gestes barrières.
Comment arriver à retrouver l’adhésion de toute la population sénégalaise autour de la lutte contre la pandémie du coronavirus ?
Cette grande équation demeure la préoccupation des acteurs de la riposte. Cependant, certains estiment qu’ils s’y prennent mal. Une situation qui a conduit à la hausse des cas de Covid depuis le mois de décembre dernier et à l’instauration de mesures restrictives comme le couvre-feu, le port obligatoire de masque dans les lieux publics et au sein de l’administration pour contenir le virus. Toutefois, plus d’un mois après l’instauration du couvre-feu (06 janvier 08 février) les cas ne cessent de grimper.
Face à cette situation, des Sénégalais ont demandé la levée de ces mesures restrictives qui concernent les régions de Dakar et de Thiès qui concentrent plus de 90% de la maladie. Chez les commerçants, ces mesures ne font qu’affaiblir leurs revenus et les noyer dans l’extrême pauvreté. «C’est la seconde fois que nous vivons le couvre-feu mais pour cette fois, les cas ont continué à augmenter. Le gouvernement doit savoir que ce n’est pas la bonne approche», a déclaré Mamadou Saliou Tall qui tient son magasin au marché castor.
Selon lui, le président devrait associer la communauté dans la lutte. «Au sein de chaque marché, s’il y avait des concertations entre les élus locaux et nos représentants, des mesures plus adaptées pour freiner la propagation du virus pourraient en sortir. Il s’agit de veiller au port de masques à l’entrée des marchés mais dans les magasins, de mettre des récipients pour le lavage de main et de pointer quelqu’un devant chaque magasin ou boutique pour faire respecter ses mesures.
Tout commerçant veillera à ses règles et si le client refuse de se soumettre, il n’aura pas accès aux lieux». Pourtant, certaines personnes continuent de fouler aux pieds les gestes barrières comme le port obligatoire de masque dans les transports en commun. «Le couvre-feu n’a pas de sens surtout qu’on est en période de froid et les gens restent naturellement chez eux. C’est pendant le jour que doit se dérouler la lutte. Que toutes les forces de l’ordre mobilisées pour faire respecter le couvre-feu, investissent les rues de Dakar le jour pour faire respecter les mesures édictées. Les gens doivent travailler et gagner leur vie, le couvre-feu n’a pas son sens au Sénégal vu que les maisons sont bombées de monde.
Au contraire instaurer le couvre-feu, c’est entretenir la maladie et c’est la situation que vit la région de Dakar qui est saturée à cause de la concentration de l’économie sénégalaise», a déclaré Amath Diarra Dieng, ancien cadre à l’agence nationale de la démographie du Sénégal.
Et de poursuivre : «si vous prenez des quartiers comme Grand Dakar, Usine Ben Tally et Niarry Tally, Médina ou encore Ouakam, Yoff, Yarakh sans parler de la banlieue, c’est la promiscuité. Certaines personnes dorment la nuit au moment où d’autres vont travailler ou sont dans la cour ou encore dehors en attendant le jour pour qu’au moment où ces gens vont travailler ils occupent la chambre pour dormir. Maintenant avec le couvre-feu, les mettre tous ensemble a donné le taux élevé de contamination et dans les statistiques du jour, ce sont les localités les plus affectés par la maladie ».