On s’en fout des massages : Au Sénégal on préfère y discuter de faits divers

par pierre Dieme

Le Sénégal est ce pays si particulier. On préfère y discuter de faits divers, au moment où un petit virus dicte sa loi et met à nu toutes les failles d’un système sanitaire moribond. Le coronavirus a manifestement bien compris que dans ce pays, il peut agir à sa guise, s’installer confortablement et mettre tout le monde dans son escarcelle. La Covid19 a bien bénéficié de l’hospitalité sénégalaise.

Depuis bientôt un an qu’elle séjourne au “pays de la Teranga”, elle s’y est mise à l’aise. Les mesures drastiques qui pouvaient rendre son séjour bref sont loin d’être respectées. D’ailleurs ici, certains pensent toujours que le coronavirus est sans danger et qu’on peut lui donner la nationalité sénégalaise à l’image d’autres maux comme le paludisme qui refuse de nous quitter, la fièvre jaune qui revient chez nous, la grippe aviaire qui décime notre volaille, les maladies cardiovasculaires qui tuent en silence et en série, le diabète qui nous traumatise, le cancer qui gangrène et tue, l’insuffisance rénale impitoyable qui humilie et dévaste.

On a presque oublié toutes ces maladies alors qu’elles sont d’une férocité sans borne. La pandémie a fini de larver ces maux qui, eux aussi, trouvent un terreau idéal pour leur épanouissement. À côté des maladies, il y a la galère ambiante. Une crise économique et sociale inédite qui risque de tuer plus que tous les autres maux. Ceux qui doivent trouver les remèdes ne sont pas à la hauteur des enjeux.

Les mesures circonstancielles ne résistent pas au temps. Il faut du sérieux et de la rigueur pour pouvoir faire face aux défis de toutes sortes. Nous souffrons, les Sénégalais souffrent. Mettre fin à ces souffrances est la seule priorité qui vaille. Il faut des messages forts, mobilisateurs. On s‘en fout des massages et des effets des massages.
Miim Reew

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