Agression du littoral, Al Kharafi et Wamy persistent

par pierre Dieme

A ce rythme, le phare des Mamelles va bientôt disparaitre. Il risque d’être englouti par de gigantesques projets immobiliers.

Alors que l’entreprise Al Kharafi fait l’objet de plusieurs controverses, ses responsables se comportent comme des intouchables sur le littoral en s’avançant davantage vers les terres du phare des Mamelles. Au même moment, l’Ong Assemblée Mondiale de la Jeunesse Musulmane (wamy) occupe également les lieux, en dépit de l’arrêt de la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol (DSCOS).

A ce rythme, le phare des Mamelles va bientôt disparaitre. Il risque d’être englouti par de gigantesques projets immobiliers. D’autant que les entreprises sont en train de grignoter les deux côtés de la colline. Désormais, il ne reste que sa partie qui surplombe l’océan Atlantique. Sur tous les autres côtés des Almadies en allant vers la Corniche, sont en train de pousser des bâtisses à un rythme vertigineux. Parmi ces entreprises, figure la société Al Kharafi Les Mamelles qui est en train de faire du littoral sénégalais, notamment le phare des Mamelles, une zone de non droit. Elle a prévu de privatiser le domaine maritime national. Il n’y a que la route qui sépare la zone du projet Al Kharafi les Mamelles, délimitée par des barrières et la colline. Une situation que dénonce le coordonnateur du Forum Social Sénégalais (Fss) en visite sur lieux en compagnie du ministère de l’Environnement et du Développement Durable. «On ne peut pas du tout accepter qu’on prenne davantage des espaces vers le phare au profit de privés qui ne sont là que des profits. Il faut au minimum avoir 200 mètres d’espace libre au niveau du flanc du phare. Nous avons l’obligation civile, morale et politique de faire de sorte que cela soit respecté. S’il y a des compléments à faire ou des risques à prendre, il faut s’éloigner du phare», martèle Mamadou Mignane Diouf. 

En plus de Al Kharafi, les lieux sont également occupés par l’Ong Wamy (Assemblée Mondiale de la Jeunesse Musulmane). Malgré l’arrêt de la Dscos, cette Ong continue, selon Mamadou Mignane Diouf, à occuper ces terres comme si de rien n’était. «Il faut faire de sorte que ces papiers obtenus légalement, mais immoralement dans ce patrimoine commun soient remis en cause. Car, c’est inacceptable dans un Etat de droit que des gens de surcroît privés et étrangers puissent occuper un domaine national comme celui-ci», peste le coordonnateur du Fss qui ajoute qu’avec cette occupation, le Sénégal perd une position de défense au profit d’un simple siège d’Ong. «Rien ne l’explique. On ne lâchera rien. Ils vont quitter les zones. S’il y a des dommages, l’Etat n’a qu’à les indemniser», clame-t-il. 

TOUS LES BAUX ATTRIBUES AUPARAVANT SUR LE SITE SONT ANNULES 

Selon le secrétaire général du ministère de l’Environnement et du Développement Durable qui faisait l’économie des mesures prises par les autorités à la suite de la polémique survenue en juin dernier, l’Etat a annulé tous les baux sur cette partie du littoral. «Officiellement, tous les baux qui ont été donnés sur le site ont tous été annulés par l’autorité compétente. Nous pouvons dire que toutes les recommandations formulées ont été suivies d’effet», a soutenu Amadou Lamine Guissé. Il a annoncé une réunion dans les jours à venir entre les acteurs du Port établis au niveau du phare, la Sones qui veut réaliser un projet de dessalement de l’eau de mer, le collectif citoyen principalement concerné par cet aménagement et les détenteurs de réceptifs qui gravitent autour du projet pour les solliciter, les intégrer dans le comité et recueillir leurs avis.

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