La néo-tigresse, le sous-marin et la fin d’un film

par pierre Dieme

Le Sénégal ne bruit depuis deux jours que des vigoureuses saillies verbales de sa nouvelle tigresse: Aminata Lo Dieng! “Macky SALL, ce voleur de merde”, a-t-elle joliment dit devant des policiers qui tentaient de l’interpeller.
Ceux qui l’ont entendue, il y a trois ans, chanter les louanges de celui qu’elle démolit à la bazooka n’en reviennent pas. Est-ce parce qu’elle se sent lâchée par lui? Est-ce un clin d’œil? Ou une rebuffade finale?
La dernière fois que je l’ai vue, sur un trajet Dakar-Thies, aller-retour, que nous avions partagés, en mars 2016, sa voix douce la distinguait du petit groupe que constituions.
En l’entendant saccager hier le régime qu’elle avait fini par rallier, je ne pouvais m’empêcher de me demander à quelle Aminata devrais-je me fier?
Résumons pour faire simple qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil de Ndoubelane.
Ainsi, peut-on dire, sont ses politiciens. Ainsi va, plus cahin que caha, le Sénégal.
Est-ce la consequence des ravages de la pandémie du coronavirus ? Les morts s’amoncellent. Tous voient le spectre de la finitude humaine roder. Est-ce l’effet du dérèglement politique qui paralyse le pays, désormais transformé en mini-dictature? Est-ce la résultante de la faillite économique ?
Tout s’est effondré et compter les jours, sans être sûr du lendemain, au milieu des pénuries et des peines, devient l’unique perspective dans un pays en déclin accéléré.
Dans ce Sénégal qui se meurt, où les êtres humains ont perdu leur humanisme, où tous sont gouvernés par la loi d’une infernale jungle, qui s’étonne dès lors d’entendre l’ancienne ministre qu’est Aminata Lo Dieng disjoncter si violemment?
Jusqu’à se révéler sous un jour aussi brutal, qui la fait s’exprimer dans un langage cru qui aurait fait sensation dans n’importe quelle brigade de nouvelles recrues militaires?
Ce qui se passe, c’est le signe d’un État à bout de souffle.
Le pouvoir illégitime qui le porte bon an mal an ne compte plus que sur le recours à la terreur et au chantage, en étant réduit à promettre des révélations fracassantes sur ses critiques, dont l’auteur de ses lignes, sans se rendre compte combien il est ridicule.
Pitoyable ligne de défense: elle ne peut ensevelir les crimes documentés placés sous sa devanture et que le monde entier, investisseurs comme partenaires bilatéraux, connait sur le bout des doigts.
Dans sa tentative désespérée de lustrer son image écornée, aucune saleté n’est de trop. Hélas, sans aucun effet pour endiguer la houle qui est en passe de l’enterrer vivant.
Les plus pénibles de ses méthodes sont celles de ses mercenaires prêts à tout qui pensent pouvoir lui donner un bol d’air en s’en prenant à ses critiques.
C’est à quoi j’ai encore été témoin hier, à travers un message envoyé inbox par un Monsieur ne méritant pas d’être cité qui me reproche de ne pas lui ouvrir mon espace pour y déverser ses commentaires.
Voici son mot: “Un intellectuel doit accepter la contradiction. Ouvrez les commentaires et vous allez vous taire pour de bon”.
Après une rapide vérification, je découvre qu’il n’est que le dernier promu, par décret présidentiel, à un poste de Directeur au Ministère de la justice, c’est à dire chez Milouche Sall😂. Vouloir défendre un faussaire, il faut être un être sans vergogne pour en faire une mission.
Le plus grand drame de notre pays, ce n’est pas seulement un peuple qui se tait et se terre pendant qu’une bande de brigands a capturé son identité. Ni que, lâches, les Sénégalais se réjouissent sans recul d’avaler les fadaises des tenants d’un régime connu pour ses crimes.
“Quand ils t’ont arrêté, qu’est-ce que je n’ai pas entendu te concernant!”, s’étrangle une amie dakaroise, avant de réaliser que toutes les attaques relevaient d’une malhonnêteté sans bornes.
Désormais, ce sont des mercenaires, payés rubis sur l’ongle, qui montent au créneau. Peine perdue: je suis clean ! Propre. Le pouvoir a vainement tenté de me salir et de trouver des raisons de m’incriminer sans y parvenir: rien à signaler dans ma vie qui puisse m’être opposé, aussi bien au plan privé que public.
Que les fouilleurs de merde, réduits à de tels expédients, se le tiennent donc pour dit: si diffamer est leur projet, ils en répondront devant la vraie justice et qu’ils sachent que toute attaque sera non seulement assumée mais recevra une réponse au multiple.
Il faut être vraiment de la caste des indignes si prégnants dans ce pouvoir de merde pour s’en porter en ramparts. C’est être sans moralité que de défendre un tel régime dirigé par un merdique, pour reprendre la novlangue Aminataesque.
Penser qu’il suffit de sortir des dossiers souvent fabriqués ou miser sur des racontars si ce n’est s’allier avec des escrocs déchus pour inverser la tendance, quelle petitesse.
Surtout que cela ne sert à rien ni ne peut arrêter la déchéance finale qui emporte ce régime, sous nos yeux. On vous le revaudra avec fracas, que ce soit dit !
Quoi qu’il en soit, dès à présent, l’évidence est en effet là: nous voyons les derniers instants d’un régime agonisant.
Il ne reste plus que les actes de folie dans son écosystème. Les mercenaires sont donc prêts à tout pour grappiller le peu des restes d’une gouvernance criminelle. L’explosion d’Aminata Lo Dieng n’est donc qu’un des aspects d’une fin de règne décidément turbulente.
Espérons que Macky SALL comprenne qu’il ne pourra rien face à la déferlante qui monte. Sur tous les plans, le Sénégal est à l’arrêt. Vivant un macabre moment. Sans espoir. Sauf de marquer la fin d’un film d’horreur.
Adama Gaye* Exilé politique sénégalais.
Ps: Les mercenaires du minable Malick SALL, prêt à tout pour garder son maroquin malgré son incompétence mondialement connue, perdent leur temps. Incapable d’apporter des solutions aux maux du pays, lui et ses alliés énervent les Sénégalais qui s’en fichent de leurs ultimes quêtes de merde pour faire taire leurs adversaires légitimes.
Désarçonnés, il ne leur reste que ça: menacer. On vous répondra comme il se doit

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