Résultats de la crise sanitaire qui a provoqué une crise économique ? En tout cas en cette période si difficile, des pères de famille ont été mis en chômage par le groupe français Bolloré-Sénégal. Jeudi, 62 travailleurs de Necotrans ou les derniers venus (rachat) ont été licenciés pour « motif économique ». Sans doute, ce licenciement massif ressemble une sorte de représailles contre l’Etat du Sénégal et ses citoyens pour avoir perdu un marché pétrolier estimé à des dizaines de milliards Cfa.
62 employés de Necotrans faisant partie du groupe français Bolloré depuis 2017, viennent de recevoir, hier, une notification de leur licenciement. L’ un des employés licenciés du nom de Elhadj Mamadou Diop qui a contacté hier « Le Témoin » a dit son désarroi face à cette décision « incohérente » du propriétaire du groupe Bolloré pour motif économique.
« Nous sommes des anciens agents de Necotrans dont la société a été rachetée avec tout le patrimoine par Bolloré en 2017. Depuis trois ans, nous sommes dans le groupe Bolloré. Donc employés à part entière de Bolloré. », a fait savoir M. Diop.
Il informe qu’ils étaient au nombre de 112 employés de Necotrans reversés dans le groupe Bolloré. « On s’est levé un jour en nous annonçant que la société a fait faillite et qu’ils vont procéder à des licenciements pour motif économique et qui concernent 62 personnes sur les 112 du personnel de Necotrans qui sont à Bolloré. C’est aujourd’hui (Ndlr : hier) que nous avons reçu les notifications de notre licenciement », a expliqué l’un des employés licenciés Elhadj Mamadou Diop.
Avant de poursuivre : « Nous comptons aller en Justice. Rien n’est légal dans la procédure. Nous avons été avec eux à l’inspection du Travail. Ils ont dit à l’inspecteur qu’ils vont licencier les gens mais garder l’entité Necotrans intacte. Quelque part, il y a une incohérence dans leur démarche. Nous leur avons proposé un départ négocié qu’ils ont refusé. Ils avaient envoyé aux différents centres, depuis quelques mois, des messages selon lesquels les 62 employés ne feront plus partie du groupe Bolloré ».
A cet effet, M. Diop a souligné qu’ils avaient le pressentiment depuis l’achat de Necotrans par Bolloré qu’ils risqueraient d’être sacrifiés. « Depuis le départ, nous n’avions pas voulu intégrer le groupe Bolloré. Necotrans dit avoir fait faillite. Ils avaient commencé à discuter avec le collège des délégués il y a de cela quatre mois. Dans ma lettre de licenciement, c’est écrit que je dois arrêter de travailler aujourd’hui (Ndlr : hier) à 17 h. Nous allons entamer une procédure judiciaire », a-t-il soutenu.
En poussant ses investigations, « Le Témoin » a appris que ce licenciement n’est rien d’autre qu’une sorte de représailles contre l’Etat ou le monde sénégalais du travail « Pour avoir perdu un marché pétrolier « Oil-Gaz » estimé à des dizaines de milliards cfa et finalement gagné la société sénégalaise Maritalia, le groupe Bolloré n’a trouvé mieux que de se venger sur les ex : pauvres employés de Necotrans que nous sommes. C’est un mauvais perdant ! » nous souffle un cadre de Necotrans, lui-aussi licencié.
Pour rappel, Necotrans a été mise en liquidation judiciaire avant d’être rachetée par le groupe français Bolloré-Sénégal. Durant l’été 2017, l’essentiel des actifs sont récupérés pour moins de 20 millions d’euros par un consortium mené par Vincent Bolloré. Les activités « Oïl and gaz » de l’entreprise sont reprises par Iskandar Safa le 25 août 2017, rapporte Le Témoin.