La modification de la loi sur l’état d’urgence et l’état de siège cache un agenda politique de la part du régime en place. C’est du moins l’avis du coordonnateur national de la plateforme Avenir Senegaal Biñu Beug, Cheikh Tidiane Dièye.
Invité du «Jury du dimanche» sur iRadio/iTv, ce 24 janvier, il a soutenu qu’à chaque fois qu’il y a des phénomènes exceptionnels, le monde entre en crise. Et là, on voit deux types de leader émerger.
«Des leaders prospectifs, visionnaires qui savent anticiper, transformer, qui se positionnent pour saisir les opportunités qu’offre la crise. De l’autre côté, on voit d’autres qui en profitent, en disant que les esprits sont suffisamment malléables, on peut faire passer tout ce que l’on veut, en profiter pour faire changer les lois, se donner plus de pouvoirs et affaiblir d’autres pouvoirs de contrôle comme l’Assemblée nationale.
Et c’est ce qui se passe actuellement au Sénégal», a affirmé le directeur du Centre africain pour le commerce, l’intégration et le développement (Cacid).
Le président Macky Sall a promulgué, le mardi 19 janvier, la nouvelle loi modifiée de la loi n°69-29 du 29 avril 1969, relative à l’état d’urgence et à l’état de siège, avec la gestion des catastrophes naturelles et sanitaires.
Sur l’économie de cette mouture, l’article 24 de ce texte dispose qu’en cas de survenance de situations de catastrophes naturelles ou sanitaires, il est donné à l’autorité administrative compétente, sans que soit proclamé l’état d’urgence ou l’état de siège, pouvoir de prendre des mesures visant à assurer le fonctionnement normal des services publics et la protection des populations.
Ces pouvoirs sont exercés par le président de la République. Sur délégation de ce dernier, ils peuvent être exercés par le ministre de l’Intérieur, tout ministre dont l’intervention est nécessaire, les gouverneurs et les préfets.