Depuis l’interpellation de Boubacar Sèye, suite à sa sortie dans la presse accusant le gouvernement d’avoir « détourné » les 118 milliards que l’UE aurait financés à l’Etat du Sénégal dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, des organisations de la société civile, et des leaders politiques en manque d’audience publique, se mobilisent pour sa libération immédiate.
Ils n’en démordent pas, même après qu’il ait été mis sous mandat de dépôt avec ouverture d’une procédure judiciaire, signifiant que cette affaire est prise très au sérieux.
L’on peut ainsi se demander légitiment, comment cela est- il possible de la part de tout ce beau monde, qui passe le plus clair de son temps à clamer partout, son engagement à la lutte contre l’impunité !
Pour eux, malgré la gravité de cette accusation, et le droit du peuple pour à être édifié sur les tenants et aboutissants de cette affaire, ces gens passent outre, en prétextant que Boubacar n’a « accusé » personne, et qu’il n’a fait « qu’interpeler l’Etat sur ce qu‘il a fait de ces fonds » !
Ce faisant, ils s’arrogent le droit de décider, à la place de l’Etat, s’il doit se considérer comme « diffamé ou pas » !
Pis encore, en se mobilisant pour sa « libération immédiate » sans être jugé pour ses propos, ils s’arrogent, non seulement le droit de qualifier pénalement la sortie de Boubacar, mais aussi, ils se payent le luxe de se mettre à la place du juge, qui seul, saisi, est habilité à trancher définitivement ce contentieux entre Boubacar et l’Etat, qui l’a soulevé !
Boubacar, étant une « Personnalité de la Société civile » est donc considéré par ces messieurs, comme étant au- dessus de nos lois, et que son interpellation n’est rien d’autres qu’une tentative de le museler en l’humiliant avec son arrestation !
Cette tentative de chercher à le soustraire des mains de la Justice, est donc une réelle entrave à la manifestation de la vérité, alors que, lui et ses soutiens, proclament que c’était l’objet qui est visé la sortie de Boubacar dans la presse !
Même lorsqu’ils sont informés par cette même presse que durant son audition à la gendarmerie, la « preuve » qu’il a exhibée n’est qu’un « mail » sans entête et non signé » par-dessus le marché, alors qu’il prétend détenir l’information d’un « Document officiel » de l’Union Européenne !
Et le plus coriace dans tout cela, c’est lorsque le leader de Pastef reprend les « mêmes termes » que Boubacar Séye, en défiant le Procureur « d’avoir le courage de venir l’arrêter » !
Il est donc devenu clair, que ceux qui se mobilisent pour sa libération, au pays et dans la diaspora, ne sont pas mus par un objectif de contribuer à faire éclater la vérité sur ce dossier, mais bien, qu’ils cherchent à l’exploiter à des fins de provocation de l’autorité de l’Etat, et de discrédit de nos gouvernants, pour créer les conditions nécessaires pour l’assaut final contre le régime auquel ils rêvent en vain depuis si longtemps !
Mais, c’est peine perdue !
Le Procureur de la République ne devrait donc pas tomber dans le piège infantile du leader de Pastef en l’arrêtant pour son acte d’incivisme manifeste, en lui donnant ainsi l’opportunité de détourner l‘opinion de la gravité des questions qui sont pendantes en justice contre lui, avec l’Affaire des 94 milliards de Mamour Diallo, et de son « appel de levée de fonds international » !
Ces organisations et personnalités de la Société civile, avec leurs alliés politiques, ont fini de jeter leur masque, en voulant « politiser » l’Affaire Boubacar Sèye, alors qu’elle relève strictement du droit pénal, et mènent, à cet effet, des actions visant à discréditer nos Institutions républicaines et démocratiques, en présentant Boubacar à l’opinion, comme une victime d’une persécution que l’Etat lui aurait livré en profitant de sa sortie dans la Presse.
Une telle attitude de politique politicienne, disqualifie à jamais ces organisations qui prétendent défendre les Droits Humains, alors qu’elles n’exécutent que l‘Agenda d’organisations internationales qui les financent.
La stabilité et la paix civile, qui accompagnent les progrès économiques et sociaux engrangés par notre peuple, sont leurs cibles bien identifiées, dans ce contexte où le Sénégal sent du pétrole et du gaz qui sont partout, et notamment en Afrique, des facteurs générateurs de déstabilisation des Etats !
Ne les laissons pas, à cet effet, cultiver l’impunité et l’incivisme dans notre pays !
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL
Dakar le 21 janvier 2012
Affaire Boubacar Sèye :La société civile veut- elle contribuer à enraciner l’impunité dans le pays ?
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