Nous avons l’habitude au Sénégal d’entendre des chefs de famille qui se sont royalement désintéressés de l’éducation et de la sécurité de leurs fils devenus des abonnés aux échecs scolaires et de maladies et même de consommation de drogue, répétaient inlassablement : « Ndogalou Yalla la » ou c’est la volonté divine.
D’autres chefs de familles diront la même chose après avoir encouragé, par leur démission, leurs fils à adhérer au royaume de Bacchus, entendez de la boisson alcoolique, de la drogue, jusqu’à flirter avec la folie.
Et d’autres encore, délinquants devant l’éternel et chauffards ayant reçu frauduleusement leurs permis de conduire après avoir causé la mort de piétons, se refugieront derrière le Divin avec ce brin d’insouciance qui fait les grands délinquants.
Pour beaucoup de gens en effet, ce slogan passe-partout, « Ndogalou Yalla La » ou telle est la volonté divine, explique et exclut tout.
Disons le net, ce comportement qui exclut l’autocritique spirituelle et qui n’envisage pas de transformer les obstacles en tremplin, est une offense à la bonne croyance.
Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, on n’invoquera jamais Dieu.
Jamais Dieu ! Surtout lorsqu’il s’agira de parler de succès ou de de masse d’argent à partager.
Là, il sera toujours question de dirigeants qui apparaitront dès lors comme des productions de Dieu sur terre.
Il est vrai que tant qu’il y aura de l’angoisse sur terre, les hommes se refugieront derrière le divin.
Et comme aujourd’hui, la plupart des Sénégalais sont des angoisses ambulantes, on a trop fait de convoquer à tout instant à tort et/ou à raison le divin.
Or, le divin n’est pas ce que l’on voudrait qu’il fût la solution miracle pour tous nos maux, même se créer inconsciemment.
En réalité, en chacun de nous, sommeille une parcelle de divinité qui ne demande qu’à être mise en branle pour se sublimer.
Arrêtons donc nos mesquineries, en laissant Dieu tout tranquille, d’autant plus que tout le monde invoque Dieu mais tout le monde ne le pratique pas.
Arrêtons donc la puissance du faux.
Pape Amadou Fall