Face à la persistance et à la gravité de la deuxième vague de Covid-19, la prise en charge à domicile sera une vraie option pour éviter l’engorgement des hôpitaux. Sur les 3 288 malades sous traitement, 2 980 sont suivis à domicile.
«Tant qu’il y aura des cas graves, il y aura des décès.» Même si le Pr Moussa Seydi a déjà alerté dans les colonnes du journal Le Quotidien que le nombre de morts dus au Covid-19 continuera à monter en flèche, concomitamment avec la hausse des patients admis en soins intensifs. Entre samedi et dimanche, 9 décès ont été enregistrés, montrant la gravité de la situation. Ce qui porte le bilan à désormais 515 victimes. Samedi passé, 342 personnes ont été déclarés positives sur un échantillon de 2 527 tests réalisés, soit un taux de positivité de 13,53%. Alors que 290 individus ont été aussi testés positifs sur un échantillon de 2 239 tests effectués, soit un taux de positivité de 12,95% dimanche. A ce jour, 23 mille 028 cas ont été déclarés dont 19 mille 224 guéris, 3 288 patients sous traitement et 515 décès. En outre, 42 cas graves sont actuellement en réanimation. Ce tableau montre à volonté la virulence de la deuxième vague qui est partie pour s’installer durablement. Malgré les dernières mesures restrictives prises pour endiguer la propagation de la pandémie à Dakar et Thiès, considérées comme les zones de concentration du virus. En réalité, les régions de Diourbel et Kaolack sont devenues aussi des endroits où il circule de façon intense.
11 malades guéris à domicile
Aujourd’hui, la prise en charge à domicile semble devenir une alternative crédible pour éviter le surpeuplement des Centres de traitement des épidémies. Directeur de la Lutte contre la maladie au ministère de la Santé et de l’action sociale, Dr Babacar Guèye magnifie cette stratégie édictée par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Il dit : «Depuis la mise en œuvre de la prise en charge à domicile, nous avons suivi et guéri 11 mille patients. Actuellement, sur les 3 288 malades sous traitement, 2 980 sont suivis à domicile. Aujourd’hui, nous estimons qu’il est plus que jamais important de renforcer cette stratégie dans le cadre de la 2e vague.» Le directeur de la Maladie, qui a fait cette déclaration lors de la suite de la présentation du bulletin épidémiologique d’hier, rappelle que cette offre de soins est assujettie à certaines conditions. «La décision de la prise en charge à domicile devrait être prise par les médecins et non le patient. Cela dépend de l’évaluation clinique et environnementale du malade diagnostiqué positif», insiste Dr Guèye. Il a raison surtout qu’il est reproché à certains cas sévères ou graves d’être restés assez longtemps sans se signaler aux spécialistes. Comment faire ? «D’abord, quand un patient est testé positif au Covid-19, une notification est faite au district sanitaire de sa zone. C’est l’équipe du district qui va procéder à une évaluation initiale qui permet, sur le plan clinique, d’apprécier l’état du patient (c’est-à-dire de voir s’il a des facteurs de vulnérabilité, notamment l’âge avancé, des comorbidités, etc.). Une fois cette évaluation clinique faite et qu’il n’y a aucun facteur de vulnérabilité, on procède en ce moment à une autre évaluation. Elle sera relative à l’environnement qui permettra de voir si dans son entourage le respect des mesures barrières et bien existant.» D’après lui, «la prise en charge à domicile se fait avec un suivi rapproché par le district sanitaire qui utilise en général deux outils que sont des équipes mobiles de prise en charge à domicile qui le font en fonction des indications qui leur sont données et la téléconsultation qui est procédée par les mêmes équipes de district sanitaire».