Pour avoir réclamé un audit des fonds reçus par le Sénégal, dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine dont la recrudescence, entre août et novembre 2019, est à l’origine de la perte de plusieurs centaines de jeunes en haute mer, Boubacar Sèye, président de Horizon sans frontières (HSF) a été arrêté à sa descente d’avion à l’AIBD, vendredi dernier. Son avocat, Me Assane Dioma Ndiaye, alerte sur son état de santé alors qu’il est sous le régime de la garde à vue à la Section de Recherches de la Gendarmerie de Colobane où il a passé le week-end avant son déferrement, ce lundi 18 janvier 2020,. Non sans dénoncer la volonté patente d’humilier son client.
«Aujourd’hui, la volonté d’humilier mon client est patente, alors que s’il voulait se soustraire à la justice sénégalaise, il n’abandonnerait pas sa famille en Europe pour prendre un vol vers le Sénégal».
C’est Me Assane Dioma Ndiaye, avocat de Boubacar Sèye, président de Horizon sans frontières (HSF) qui réagit ainsi par rapport à l’arrestation de son client qui a passé le week-end à la Section de Recherches de la Gendarmerie de Colobane où il est placé en garde à vue.
Me Assane Dioma Ndiaye, n’a pas manqué d’exprimer sa préoccupation quant à l’état de santé de son client. «Je dois dire que je suis inquiet par rapport à une possible détérioration de l’état de santé de mon client, même si celui-ci est relativement bien traité au niveau de la Section de Recherches», réagit-il. Et de poursuivre : «en vérité, Boubacar Sèye ne va pas bien psychologiquement et il digère très mal cette procédure qu’il considère comme arbitraire. Et il est surtout révolté par la façon dont il a été arrêté, après un voyage de 48h sans repos.»
Pour avoir réclamé un audit des fonds injectés au Sénégal dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine qui continue toujours de faire des victimes, Boubacar Sèye a été arrêté, le vendredi 15 janvier, à sa descente d’avion vers 2h du matin, à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass. Le président de HSF, une Ong spécialisée dans la défense des intérêts des migrants, a passé le week-end à la Section de Recherches de la Gendarmerie de Colobane. Il devrait être déferré ce lundi. Il lui est notamment reproché des propos tenus lors d’une déclaration faite en octobre 2020 et dans laquelle il «accuserait» le gouvernement sénégalais de détournement de plus d’une centaine de milliards de l’Union européenne destinés à la lutte contre l’émigration clandestine. Boubacar Sèye a été interpellé suite à une demande d’opposition de sortie du territoire formulée par la Gendarmerie nationale à son encontre, auprès de la Police. C’est pourquoi, dès qu’il a foulé le sol de l’AIBD, le système l’a détecté. Avant d’être arrêté par la Police qui l’a ensuite mis à la disposition de la Section de Recherche de la Gendarmerie.
Dans un communiqué signé Tamsir Ousmane Ba, secrétaire de HSF, l’Ong qui ne comprenant pas cette précipitation des autorités dénonce ce qu’elle qualifie d’«actes d’intimidation, d’arrestation, d’interpellation arbitraires et de traitements inhumains de son président». Non sans exhorter les autorités sénégalaises à prendre toutes les mesures nécessaires pour «la libération immédiate et sans conditions de Boubacar Sèye, président de HSF».
Aussi exprime-t-elle sa profonde préoccupation par rapport aux méthodes «indignes et de persécutions utilisées contre son président au Sénégal, interpellation et arrestation opérées sur la personnalité morale de HSF comme s’il s’agissait d’un malfaiteur en fuite. Ce qui viole les principes du respect de la dignité humaine.»