La radiation du policier Pape Boubou Diallo, qui s’est agenouillé, portant les insignes, devant Serigne Modou Kara, a été proposée par une commission de discipline de la police qui n’a pas du tout apprécié ce comportement. En plus, il est allé faire son «ziar» pendant ses heures de travail.
Accroupi devant Serigne Modou Kara Mbacké, implorant ses bénédictions, portant les insignes de la Police nationale,… Pape Boubou Diallo est devenu ainsi célèbre à travers ce cliché. Mais il ne savait pas qu’il allait être rattrapé par cette image qui marque la fin de son temps de passage dans les rangs de la police. Il a été radié de ce corps dont les responsables n’ont pas du tout apprécié son comportement jugé «inacceptable».
Le Quotidien a appris qu’il avait abandonné son poste pour aller faire son ziar. Contrairement à certaines informations, il n’a jamais été de garde au palais Djily Mbaye où séjournait Serigne Modou Kara Mbacké. C’est un agent permanent du commissariat de Louga qu’il a quitté sans permission.
Ce comportement a passablement agacé la hiérarchie policière. Elle n’a pas aimé voir un agent en génuflexion, portant sa tenue alors qu’il menait ses activités privées pendant ses heures de boulot. Par conséquent, une commission de discipline composée exclusivement de policiers a entendu Pape Boubou Diallo avant de proposer sa radiation.
A travers cette attitude, Pape Boubou Diallo a «violé» son serment et s’est exposé à ces sanctions jugées extrêmes par certains membres de l’establishment de Kara. Cette décision exaspère le guide religieux qui a tenu à sa manière de faire une étude sémiotique de cette image pour justifier la posture de son talibé. «Après avoir salué son guide, Pape Boubou Diallo a repris son service normalement, comme en témoigne l’une des photos. Une marque de respect pour nos guides religieux qui ne semble pas plaire à cette formule de la République héritée du colonialisme. L’heure commence à être grave», s’indigne le marabout.
Il faut savoir qu’une décision pareille avait été prise contre un groupe de Gmi. Alors que la situation sécuritaire était très volatile en Casamance, des policiers avaient demandé une permission pour se rendre à un évènement religieux de grande importance. La hiérarchie avait gelé leurs permissions.
Mais ils ont fait fi de cette décision et décidé d’aller répondre à l’appel de leur guide religieux. Nantis de ces renseignements, les rebelles ont organisé des attaques de grande envergure à Loudia Wolof et contre le poste de commandement dit «Emetteur». Ils perdront leur travail à cause de ce «zèle religieux», car ces Gmi seront traduits devant le conseil de discipline de la police qui avait proposé leur radiation.
Le Quotidien