Le Fonds monétaire internationale (FMI) a affiché, ce mardi, son optimisme, quant aux perspectives de reprise de l’économie du Sénégal.
Il table ainsi sur un taux de croissance de 5% suite à une note rendue à l’issue des travaux de son Conseil d’administration qui vient d’achever la Deuxième Revue du Programme du Sénégal appuyé par l’Instrument de coordination de la politique économique.
Ainsi, il ressort du rapport que ’’Grâce à une reprise générale amorcée au deuxième semestre de 2020 et à des perspectives favorables pour la production agricole d’ici à la fin de l’année, la contraction économique qui était attendue en 2020 sera probablement évitée. Cette dynamique devrait se prolonger en 2021, avec une croissance d’environ 5 %’’.
Un diagnostic qui conforte Macky dans ses prévisions lors de son traditionnel discours du 31 décembre. Il soulignait en effet qu’’avec un budget de 4 589 milliards de FCFA contre 4 251 milliards en 2020, 2021 devra être une année de relance de l’activité économique, en dépit des aléas liés à la pandémie.
C’est l’objet du Plan d’Actions prioritaires ajusté et accéléré, PAP2a, issu du Conseil présidentiel du 21 septembre, et du nouveau cadre juridique du Partenariat Public Privé’’.
Nous n’avions pas compris, en son temps, qu’avec le climat de covid-19 et surtout cette nouvelle vague qui semble être plus meurtrière et les mesures de semi-confinement actuellement en vigueur, que Macky puisse parler de ‘’relance économique’’ et non de ‘’récession’’ comme beaucoup d’économistes l’ont soutenue.
Pourtant, dans ce rapport, le FMI est formel : ‘’’malgré les difficultés liées à la pandémie de Covid-19, les résultats obtenus par rapport aux objectifs fixés pour la fin juin dans le programme ICPE ont été globalement satisfaisants et le programme reste en ligne avec les objectifs’’.
Car, pour l’institution internationale, ‘’la loi de finances pour 2021 approuvée en décembre 2020 concilie soutien à la reprise et rééquilibrage budgétaire progressif pour faciliter le retour au plafond régional de déficit (3 % du PIB) d’ici à 2023’’.
Le FMI, dans ce rapport, a versé dans un certain satisfecit en soutenant que les pouvoirs publics ont adopté des mesures budgétaires et monétaires ‘’énergiques’’ qui ont concouru à renforcer le système de santé et à amortir le choc économique, mais qui ont fait augmenter le déficit budgétaire prévu pour 2020 de 3 à environ 6½ % du PIB.
Bien sûr, nous nous félicitons que notre pays soit ainsi dans une dynamique de surmonter les effets induits d’une récession annoncée y compris par le Chef de l’Etat lui-même malgré le déficit budgétaire annoncé.
Toutefois, nous restons dubitatifs notamment par rapport au fait que la pandémie à coronavirus gagne du terrain et que personne ne peut prédire ce que l’avenir sera fait.
Le nombre de cas augmente et avec comme corolaire, celui des décès et des cas en réanimation. Nous subissons un couvre-feu qui ralentit l’essentiel de nos activités économiques et un état d’urgence qui frappe durement certains secteurs : hôtellerie, restauration, activités culturelles, etc.
Dans ce contexte, nous recommandons notamment aux autorités de faire preuve d’une extrême vigilance en posant, toujours, des actes strictement nécessaire, surtout quand il s’agit de restriction des libertés et des activités.
Les ménages sont aujourd’hui durement frappés sans qu’il y ait une quelconque nouvelle aide en termes de vivres ou de finance.
Et si la situation s’aggrave, d’autres mesures restrictives pourraient également être prises comme les autorités l’on déjà laissé entendre.
Dans ce contexte, la relance économique dont on parle ne peut concerner que les agrégats économiques, le macroéconomique, sans forcément un réel impact sur le vécu du sénégalais lambda.
Nous nous devons de rappelons cependant que la finalité de toute politique économique est justement d’assurer le mieux-être des citoyens et qu’il ne sert à rien de recevoir des satisfécits si ses populations souffrent.
La réalité est que 2021 sera dur pour les sénégalais. Et pour cause !
Assane Samb