Fraude sur les bons de médicament des personnels des armées qui bénéficient d’une pension d’invalidité, le préjudice est estimé à plusieurs millions de FCFA. La direction du service de la santé a d’ailleurs demandé aux médecins de ne plus prescrire d’ordonnance pour ceux qui bénéficient de pension.
La grande muette est encore minée par un scandale. Cette fois-ci, il concerne une fraude sur les carnets de bons médicaux et pharmaceutiques des détenteurs de pensions d’invalidité qui bénéficient d’une gratuité de soins de santé et de médicaments.
Selon, un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), « suite aux vérifications opérées sur les états des bons pharmaceutiques du mois de septembre 2020, il a été constaté des retraits de médicaments dans les pharmacies (agréées) différentes sur la même période pour des bénéficiaires ». Cet état de fait démontre clairement, d’après l’armée, « que des carnets en doublons sont détenus par des pensionnés qui les utilisent pour des perceptions indues auprès de pharmacies agréées ».
Les pensionnés concernés ont d’ailleurs été « identifiés ainsi que les pharmacies où ils ont perçu les médicaments », renseigne-t-on dans le communiqué de presse. Des mesures conservatoires ont ainsi été prises « immédiatement » par la direction du service de santé des armées. C’est ainsi qu’il a été demandé aux médecins « de ne plus prescrire pour les pensionnés concernés et aux pharmacies agréées de ne plus délivrer de médicaments », jusqu’à la délivrance de nouveaux carnets de bons.
La facture mensuelle des ordonnances des pensionnés passe de 900 à 200 millions F CfA
La grande muette ne compte pas laisser impunies ces « pratiques frauduleuses » et se réserve le droit de « mettre en cause la responsabilité » des auteurs dont les agissements impactent le budget de l’armée. Et pour cause : le contrôle rigoureux mené par la direction du service de santé et la direction du service de l’intendance ont permis, selon la Dirpa, une baisse significative de la facture mensuelle des ordonnances des pensionnés. Celle-ci passe de 900 millions de francs CFA à un maximum de 200 millions de francs CFA.
Une étude interne est aussi commanditée par le commandement « pour davantage sécuriser le système de gestion des carnets de bons ». D’ailleurs dans le sillage de la rationalisation des dépenses dédiées à la gratuité de la prise en charge des grands blessés, il est annoncé l’ouverture prochaine de la structure « Keur Jambars Yi ».