Saturation des services d’urgence : la santé sous respirateur EUR

par pierre Dieme

Le Sames : «Cette situation est aggravée par une communication inexacte»

L’augmentation des cas va forcément conduire à la saturation des Centres de traitement des épidémies (Cte). Le directeur du Samu national a alerté hier sur le nombre de cas sévères pris en charge dans ces structures ayant atteint la barre des 300. Cette situation met sous tension tous les services de réanimation qui sont fortement sollicités.

Va-t-on vers une saturation des Centres de traitement des épidémies (Cte) avec l’augmentation des cas de Covid-19 ? La deuxième vague est en train de mettre le système de santé à rude épreuve. En tout cas, la sortie du directeur du Samu national hier montre la gravité de la situation. Selon Pr Mamadou Diarra Bèye, près de 300 cas sévères sont pris en charge dans les Cte. Il dit : «Au-delà des cas graves traités en réanimation, nous avons également des cas sévères. Et c’est important. Parce que les cas sévères, si on note bien, ce sont les cas qui sont dans les Cte parce que depuis que la prise en charge à domicile a commencé, les cas asymptomatiques, c’est-à-dire des personnes qui ne présentent pas de risques vitaux, ou des complications majeures, sont prises à domicile avec un suivi. Mais les cas sévères qui nécessitent une prise en charge rapprochée, qui nécessitent parfois l’administration d’oxygène ou d’autres médicaments, sont dans les Cte.» M. Bèye, qui s’exprimait lors du point du jour sur le Covid-19, souligne que c’est une situation très difficile aussi bien pour les populations que les soignants. Parlant des patients hospitalisés dans les Cte, il informe que ces derniers «consomment énormément d’oxygène». «Les malades prennent 10 à 15l par minute. On peut comprendre aisément la charge de travail. La surveillance est également difficile parce que c’est 1 à 3 soignants par patient en surveillance continue», a-t-il averti.

Tensions dans les Sau
Le directeur du Samu national s’est aussi prononcé sur les malades qui se rendent dans les structures sanitaires tardivement. D’après M. Bèye, il a été noté que «pour les cas graves qui arrivent en réanimation, parfois plus de 400% ce n’étaient même pas des cas suivis à domicile». A l’en croire, «ce sont des patients qui restaient à la maison et qui brusquement présentaient des signes de détresse.» Pour­suivant ses explications, il ajoute : «Quand nous les interrogeons, nous nous rendons compte que ce sont des personnes qui sont malades depuis 10 jours.» Dans la même veine, le médecin a insisté sur le «suivi et l’engagement des familles» concernant la prise en charge à domicile. «Il faudra veiller à la contamination, avertir les structures de santé en cas d’aggravation. C’est dans ce cadre-là que le Samu joue un rôle très important parce que ces alertes nous les recevons via le 1515. Chaque fois qu’il y a une détresse, il faut appeler très vite», a-t-il recommandé.
Attirant l’attention sur les conséquences de cette situation sur le système de santé, Pr Mamadou Diarra Bèye souligne que l’augmentation des cas graves cohabite avec les autres cas en réanimation dus aux pathologies qui n’ont absolument rien à voir avec le Covid-19. Ce qui, renseigne-t-il, «fait que le nombre de lits se met très rapidement en tension».

Lequotidien

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