Couvre-feu vaccin : Dr Mansour Diouf estime que la stratégie du Sénégal n’est pas payante

par Dakar Matin

Face à la recrudescence des cas de Covid-19 et à la décision du Chef de l’Etat qui a décrété mardi dernier un État d’urgence assorti d’un couvre-feu pour les régions de Dakar et Thiès, le docteur Mansour Diouf, réanimateur à Bordeaux, souligne que la stratégie adoptée par le Sénégal n’est pas payante.

Selon lui, pour vaincre la pandémie, il faut mettre l’accent sur la prise en charge des comorbidités et mettre en place une bonne politique de prise en charge des cas graves avec tout le matériel qui sied. « La stratégie adoptée n’est pas la bonne. C’est aussi un faux problème de prendre comme prétexte la hausse des cas pour imposer aux Sénégalais des mesures coercitives. Le vrai obstacle, c’est la prise en charge des cas graves et l’Etat doit y remédier ».

Et de poursuivre : « les gens qui meurent de cette maladie sont toujours les mêmes, à savoir les personnes âgées de plus de 65 ans, celles qui présentent d’autres pathologies chroniques. Aujourd’hui, ce sont ces gens qu’il faut protéger ». Il s’est demandé aussi: «parmi ces jeunes atteints de Covid, combien on fait des formes asymptomatiques ? L’Etat va fermer l’activité économique pour créer une pandémie beaucoup plus grave.» Des propos tenus hier, mercredi, dans un média de la place. Face à la pandémie de Covid-19, Dr Mansour Diouf s’est dit d’avis que « face à une crise sanitaire, la gestion revient aux professionnels de la santé et les médecins doivent être mis en avant.

La situation demande de la communication de masse jusqu’à ce que les gens adhérent ». Revenant sur le vaccin Covid-19 qui anime les débats ces derniers mois, le docteur Mansour Diouf a avancé pour le cas du Sénégal : « j’invite les médecins à donner les raisons qui doivent amener les gens à se faire vacciner. Ça n’a aucune pertinence sur le plan médical et on ne peut pas calquer notre stratégie nationale sur celle de la France qui a enregistré 65 mille morts, contrairement au Sénégal qui en est à plus de 428 victimes».

Le professionnel de la santé a estimé que le pays de la Teranga dans sa manière de gérer l’épidémie a un problème de paradigme. « Sur le dos de la Covid-19, beaucoup de morts y sont enregistrés. Il y a ceux qui sont directement imputés à la maladie et des morts annexes. En tant que professionnel de la santé, je suis déçu de la gestion par l’Etat de la pandémie. Il a pris des milliards qu’on a mis dans la force Covid-19. Mon rêve, c’est d’équiper le système sanitaire».

Denise Zarour MEDANG

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