Accords avec l’UE, licences accordées aux navires étrangers… Les acteurs de la pêche artisanale noient l’Etat dans ses contradictions

par pierre Dieme

Après la sortie du Président de la République sur la pêche, lors de son discours du nouvel an, les professionnels de la pêche artisanale ont apporté la réplique. Pour eux, il y’a beaucoup d’incohérences, de contradictions et de cache- cache dans la gestion de la ressource halieutique au Sénégal. Les acteurs de la pêche artisanale réclament la tenue des assises nationales sur la pêche et la publication de la liste des navires qui pêchent dans les eaux sénégalaises. Une rencontre que le Président de la République va présider.

C’est en marge d’une rencontre d’élaboration d’un plan stratégique pour la bonne gestion de la ressource halieutique que les acteurs de différentes organisations professionnelles se sont prononcés sur la dernière sortie du Chef de l’Etat concernant les accords de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal, la présence des bateaux étrangers dans nos eaux et la pêche du thon et du merlu. Abdoulaye Ndiaye, secrétaire général de la Plateforme des acteurs non-étatiques du secteur de la pêche et de l’aquaculture du Sénégal (Panepas), comme Gaoussou Guèye, président de l’Association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime du Sénégal (Aprapam), ont tous balayé en touche les propos du Président.

« Je crois que par rapport aux accords de pêches entre l’Union européenne et l’Etat du Sénégal, le principal problème réside dans la transparence », a d’entrée soulevé Abdoulaye Ndiaye qui s’interroge : « Aujourd’hui, le Sénégal a renouvelé ces accords avec l’Uni on européenne mais le premier accord n’a pas été évalué, quand a-t-il été évalué, avec qui on l’a partagé ? ».Une interrogation qui n’a toujours pas de réponse mais le secrétaire général de la Panepas estime que les acteurs ont besoin de savoir, car « aujourd’hui si le Président nous dit qu’il n’y a pas de problème, nous travaillons avec l’Union européenne, c’est bien vrai mais dans le premier accord on a vu qu’on avait 38 bateaux, dans le second, 45.

Dans le premier accord on avait 14.000 tonnes par an, dans celui-là, il s’agit de 10.000 tonnes. Sur quoi on s’est basé, les pêcheurs ont besoin de savoir », a indiqué M. Ndiaye. « On a besoin de savoir car c’est une ressource nationale, comment ça se gère, pourquoi on a changé quelque chose et pourquoi on l’a changé, c’est l’intérêt de tous les Sénégalais de pouvoir le savoir », a-t-il martelé.

Ces séries de questions ont été aussi posées par Gaoussou Guèye de l’Aprapam. Pour lui, le Sénégal a signé des accords avec certains pays de la sous-région comme la Mauritanie, la Gambie et la Guinée Bissau et d’autres. Mais il ne peut pas comprendre pourquoi le Macky Sall a dit que le Sénégalais ne mange pas du «thiébou thon» ( riz au thon). « Il dit qu’il ne connait pas le merlu mais je rappelle que cette espèce est pêchée à Kayar et un peu partout au nord du pays et on l’appelle en wolof « banana » et elle est consommée par certains sénégalais », a-t-il dit.

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