Les réactions se multiplient à la suite des menaces du ministre de l’Intérieur de dissoudre Pastef. Une sortie consécutive à l’appel international de fonds initié par le parti politique de Sonko. Député-maire de Kaffrine, Abdoulaye Willane pense que cet appel n’est qu’un prétexte pour valider un financement déjà acquis et qui paraît suspect. Willane invite d’ailleurs l’Etat à édifier l’opinion sur cette question pour éviter les supputations.
Toutefois, Abdoulaye Willane attire l’attention du régime sur les risques d’un effet boomerang. « Le pouvoir doit faire attention à ne pas tomber dans ce piège qui consiste à faire de la publicité gratuite pour ce parti et contribuer inutilement à son essor. Déjà la presse soutient généralement Pasteef dans cette affaire. Or, il est évident que si un parti de la majorité avait usé publiquement d’une telle pratique, ce serait la réprobation quasi générale », regrette-t-il.
En plus, le socialiste pense que c’est Macky Sall qui a été le premier à ouvrir la boîte de pandores. Par conséquent, le régime de l’Apr serait mal placé pour donner la leçon en matière de financement d’un parti d’opposition. « Je vois mal comment le Ministère de l’intérieur pourrait interdire une telle pratique ou même contrôler la provenance des sous dès lors que le Président lui-même avait déclaré avoir bénéficié de financements des militants de l’extérieur quand il était dans l’opposition », prévient l’édile de Kaffrine.
De l’avis de Willane, la loi a pour objectif d’éviter que des financements occultes puissent s’appuyer sur des partis pour déstabiliser le pays, particulièrement dans ce contexte de pré-exploitation du pétrole et du gaz. Il n’est donc pas question de fonds alloués à une formation politique par ses membres et sympathisants.
Pour le moment, rappelant que la question date du temps des socialistes, il espère qu’il y aura un débat serein sur la problématique afin de financer la démocratie sénégalaise, en toute transparence.