« Lorsque la politique entre dans le prétoire, le droit sort par la fenêtre »
Au Sénégal, les partis politiques sont régis par les dispositions de l’article 4 de la Constitution du 22 janvier 2001 et de la loi 81-17 du 6 mai 1981 modifiée par la loi 89-36 du 12 octobre 1989. L’article 3 de la loi n° 81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques, modifiée par la loi n°89-36 du 12 octobre 1989 dispose que « les partis politiques ne peuvent bénéficier d’autres ressources que celles provenant des cotisations, dons de leurs adhérents et sympathisants nationaux et des bénéfices réalisés à l’occasion de manifestations’’. Pour bien comprendre le sens et la portée de l’article précité, il faut remonter en 1975, avec la loi n°75-1968 du 09 juillet 1975. Par cette loi, le législateur voulait « s’entourer de garanties contre les partis et groupements politiques à la solde de l’étranger pour la réalisation de leurs objectifs ». L’unique et seule finalité de cette loi est d’éviter que des étrangers installés sur le territoire national, des pays ou ressortissants étrangers instrumentalisent des sénégalais, et se constituent en groupes de pression pour manipuler des partis politiques ou orienter des activités politiques au mieux de leurs intérêts. Non seulement, il n’existe aucun texte ou aucune disposition juridique qui interdisent à un citoyen sénégalais de l’extérieur de financer un parti politique, mais mieux encore, il n’existe aucun plafond imposé : tout citoyen sénégalais vivant sur le territoire national ou à l’étranger peut, en toute liberté, donner un don, en déterminant le montant (il n’y a aucune restriction du point de vue de la loi).
Prenons l’exemple, de la France : les dons sont soumis à un plafond et ne peuvent pas dépasser 7500 € par personne de nationalité française ou résidant en France. Par ailleurs, le montant des dons et cotisations versés aux partis et groupements politiques est plafonné à 15 000 € (10 millions de F CFA) par an et par foyer fiscal. Du reste, l’article 11-4 de la loi n°88-227 du 11 mars 1998 relative à la transparence financière de la vie politique est claire, nette et précise « une personne physique peut verser un don à un parti ou groupement politique si elle est de nationalité française
Seybani SOUGOU – E- mail : sougouparis@yahoo.fr