Les syndicalistes vent debout contre… L’Unesco

par Dakar Matin

L’introduction d’un module sur l’homosexualité à l’école continue de provoquer une levée de boucliers au Sénégal, particulièrement au niveau des syndicats d’enseignants. Selon eux, ce programme dénommé « Education sexuelle et reproductive » régenté par l’Unesco est contre nos valeurs. Pour cause, il « promeut l’homosexualité » qui n’est pas légalisée dans notre pays

ABDOU FATY, SECRETAIRE GENERAL DU SELS/AUTHENTIQUE : «Il est temps que le Sénégal reprenne son indépendance dans le cadre de l’éducation»

«La famille est en danger au Sénégal parce que la famille, c’est le noyau de la société. La famille est en danger parce qu’en filigrane, sous prétexte de genre, on veut démocratiser, légaliser, banaliser la sexualité et surtout des enfants. La permissivité est allée même en filigrane jusqu’à dire que la famille ne peut pas se résumer seulement à papa et maman mais à deux femmes ou deux hommes qui peuvent adopter. Et également dire que contrairement à notre culture, notre civilisation, notre religion, on veut effectivement dès le bas âge banaliser le sexe en disant que l’enfant peut jouir de tout son corps totalement. Nous pensons qu’aujourd’hui, il est temps que le Sénégal reprenne son indépendance dans le cadre de l’éducation parce que si l’éducation était entièrement financée par le Sénégal, des étrangers n’auraient pas effectivement osé nous proposer cela. C’est inadmissible et en ce qui concerne le G7, un plan d’actions sera établi qui, je le pense, sera décliné comme suit, rencontrer tous les guides religieux, les familles maraboutiques, l’Eglise, les porteurs de voix, les imams et dénoncer cet état de fait qui, si on y prend garde, va déconstruire tout ce qu’on a construit en termes de culture dans notre pays ».

DAME MBODJ, SECRETAIRE GENERAL DU CUSEMS/AUTHENTIQUE : «Le Sénégal doit adopter une position radicale si nos dirigeants sont là pour nous»

D’abord, l’Unesco organise un atelier de validation du document alors qu’on n’en a même pas discuté mais avant de valider, il faut qu’il y ait des ateliers de partage, qu’on puisse savoir ce qu’ils nous proposent. Mais ils viennent avec leur document qu’ils ont conçu pour le monde entier alors que nous n’avons pas les mêmes réalités socioculturelles, les mêmes objectifs, les mêmes croyances. C’est cette arrogance que j’ai dénoncé d’abord. Le Sénégal n’a jamais été impliqué dans l’élaboration d’un tel document. C’est un document qui porte atteinte à nos convictions. Nous avons nos religions au Sénégal qui interdisent toute forme de fornication avant le mariage. Eux, ils sont en train de promouvoir dans le document cet état de fait. C’est nous agresser dans notre foi. Ils disent que vous avez le droit d’être homosexuel ou lesbienne et en même temps, on demande de tolérer ceux qui le sont. Ils se sont dits puisque l’homosexualité n’est pas légalisée ici comme dans certains pays, on va contourner et aller directement vers les enfants qui vont grandir. C’est le Président de la République qui est au banc des accusés. Ce n’est pas Mamadou Talla. Une question aussi sensible qui a des enjeux au plan international, ça dépasse les compétences du ministre. J’accuse Macky Sall d’être à l’origine de ce qui est en train de se passer dans notre pays parce que quand un Kémi Séba a voulu déchirer un billet de Franc Cfa, ils l’ont pris manu militari et l’ont mis dans un avion pour l’expulser de notre pays. Si Kémi Séba a brûlé un billet, eux ils sont en train de brûler notre société. Le même jour, le représentant de l’Unesco devrait être expulsé de notre pays parce qu’il est venu nous insulter, nous attaquer dans notre foi et c’est pire que ce que Kémi Séba a fait. Si on le laisse organiser des séminaires de validation d’un document qui nous insulte, qui remet en cause les fondamentaux de notre société, et que le Président ne dit rien, le ministre de l’Intérieur ne l’expulse pas, ça veut dire qu’ils sont consentants. Je demande l’expulsion du représentant de l’Unesco au Sénégal pour lancer un messager très fort à la communauté internationale et surtout à la communauté Lgbt pour leur dire que vos saletés ne passeront pas dans notre pays. Le Sénégal doit adopter une position radicale si nos dirigeants sont là pour nous. Ensuite, c’est le moment maintenant d’appliquer la recommandation des Assises de l’éducation et de la formation de 2014 sur l’introduction de l’éducation religieuse dans notre curriculum. Il faut aussi dire que les partenaires techniques et financiers dans le secteur de l’éducation, tous réunis, financent à moins de 15% notre éducation. L’éducation du Sénégal est financée par les Sénégalais à hauteur de 85%. Maintenant, nous allons faire le tour des guides religieux et leur dire que ce projet machiavélique ne doit pas passer. Maintenant, si l’Unesco fait un forcing pour imposer ça au niveau des écoles, nous allons donner un mot d’ordre de rejet systématique de ce module qu’ils appellent « Education sexuelle ».

PAR MARIAME DJIGO

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