Malgré plus de « 90.000 restrictions de voyage et de mobilité liées au coronavirus imposées dans le monde entier », des dizaines de milliers de personnes en situation désespérée continuent de se lancer dans des voyages dangereux à travers les déserts, les jungles et les mers, avec des milliers de morts en cours de route.Selon le projet des «migrants disparus » de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), ce sont 3.174 migrants qui sont décédés le long des différents itinéraires migratoires dans le monde cette année. Il s’agit d’une baisse de près 2.000 morts par rapport aux 5.327 décès recensés par l’Oim en 2019.
« Le fait que des personnes continuent à faire ces voyages malgré la nature sans précédent des restrictions à la mobilité souligne la nécessité de disposer d’options de migration plus sûres, légales et prévisibles », a dit Paul Dillon, porte-parole de l’Oim.Bien que le nombre total de personnes ayant perdu la vie cette année soit inférieur à celui des années précédentes, certains itinéraires ont connu une hausse du nombre de décès. C’est le cas de la route menant des côtes ouest-africaines aux îles Canaries, en Espagne. Selon l’Oim, au moins 593 personnes mortes sur cette voie périlleuse de l’Océan atlantique, contre 210 en 2019 et 45 en 2018.Au total, quelque 1.773 migrants sont morts cette année sur les différentes voies européennes dont la Méditerranée.
Ce qui représente la majorité des décès enregistrés dans le monde. Il s’agit d’une tendance qui se poursuit depuis 2014, date à laquelle le projet «migrants disparus » a commencé à recueillir des données.Par ailleurs, une augmentation des décès de migrants a également été enregistrée en Amérique du Sud par rapport aux années précédentes. Dans cette région du monde, au moins 104 vies ont été perdues – pour la plupart des migrants vénézuéliens – contre moins de 40 pour l’ensemble des années précédentes. Cela inclut les 23 personnes qui se sont noyées au large des côtes vénézuéliennes le week-end dernier. De plus, 381 hommes, femmes et enfants ont également perdu la vie à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Et « derrière chacun de ces chiffres, se cache une famille qui pleure la perte d’un père, d’une mère, d’une fille ou d’un fils », regrette M. Dillon.