«Ma mission consiste à faire aimer la lutte olympique aux sénégalais»

par pierre Dieme

L’ancienne championne du monde de lutte des moins de 70 kg, Isabelle Sambou, revient sur la différence entre le sport de chez nous et la lutte Olympique, mais également sur les défis pour relancer cette discipline.

Isabelle Sambou n’est plus à présenter dans le milieu de la lutte. Elle est un modèle pour toutes les lutteuses du pays. Championne d’Afrique à neuf reprises dans la lutte olympique, l’ancienne athlète est la seule femme à être cooptée par le ministre des Sports, Matar Ba, pour diriger la lutte gréco-romaine dans le nouveau bureau du Comité National de Gestion de la lutte (Cng). Son ambition est de hisser et de faire connaître cette discipline aux férus de notre sport national. Dans cet entretien, l’ancienne championne du monde de lutte des moins de 70 kg est revenue sur la différence entre le sport de chez nous et la lutte Olympique, mais également sur les défis pour relancer cette discipline.

Quelle est la différence entre la lutte avec frappe et la lutte olympique ?

La différence entre les deux disciplines est énorme. Premièrement, la lutte avec frappe se limite uniquement au Sénégal. C’est notre culture nationale. Et dans le domaine de l’organisation, c’est le promoteur qui négocie le cachet à payer aux combattants pour décrocher un combat. En plus, si un lutteur fait quatre appuis, le combat est terminé. Par contre, la lutte olympique est internationale. Elle est pratiquée partout dans le monde. Pour les chutes, lorsqu’on est à quatre appuis, on continue de lutter. Dans cette discipline, on reconnaît les vrais champions.

Vous êtes à la tête de la lutte olympique. Quels sont vos défis?

Je ferai de mon mieux pour développer la lutte olympique au Sénégal. Cette activité est plus difficile à pratiquer, comparée à la lutte avec frappe. Beaucoup de lutteurs ne connaissent pas les règlements. Au moment où je vous parle, beaucoup de personnes ne connaissent pas cette discipline. De ce fait, ma mission consiste à faire aimer cette discipline aux sénégalais. Peut-être que certains veulent pratiquer ce sport mais ils ne le connaissent pas. Donc c’est à moi de la leur faire aimer. Actuellement, il n’y a pas de lutteurs qui pratiquent cette discipline, même ceux qui connaissent cette activité ne vont pas la pratiquer, car il n’y a pas assez de revenus, comparé à la lutte avec frappe.

Que comptez-vous faire pour vulgariser cette discipline au Sénégal ?

Pour hisser ce sport de l’avant et le faire connaître à la population sénégalaise, je compte organiser des championnats avec les différentes catégories au niveau national. Mais actuellement, avec la situation du pays liée à la propagation de la Covid-19, il sera difficile pour nous d’organiser des tournois. Vous êtes la seule femme sénégalaise à avoir décroché des médailles sur le plan international.

Comment comptez-vous faire pour faire émerger d’autres Isabelle Sambou ?

On ne peut pas connaître la qualité des athlètes sans pour autant organiser des combats de lutte. Les lutteurs devront combattre et respecter les entraînements pour arriver au sommet. En sport, il n’y a pas de secret. Il faut faire des sacrifices, s’ils veulent faire carrière dans cette discipline.

Avez-vous un programme bien ficelé pour relancer cette discipline ?

Pour le moment, nous n’avons pas de programme bien ficelé. Nous venons juste de débuter notre mission. Actuellement, nous sommes en train d’élaborer des plans pour relever cette discipline. La lutte olympique sera pratiquée lors des jeux Olympiques de la jeunesse (JOJ) de 2026 Avant les Jeux Olympiques de 2026 à Dakar, nous aurons largement le temps de bien préparer nos jeunes lutteurs pour cette compétition. Nous allons travailler pour la détection des jeunes et nous ferons de notre mieux pour qu’ils puissent participer aux JOJ et décrocher des médailles.

Vous êtes la seule femme présente dans le bureau du Cng. Comment gérez-vous cela ?

Le travail du bureau sera difficile pour nous tous, parce que nous sommes une équipe. Mais pas uniquement pour moi. C’est vrai que je suis la seule femme, mais nous partageons le travail.

Quel bilan tirez-vous des 26 ans d’Alioune Sarr à la tête du Cng ?

Alioune Sarr a fait un travail excellent dans le milieu de la lutte. Il a porté le flambeau de la meilleure des manières pour l’avancée de cette discipline. Je tiens à le remercier personnellement pour les services qu’il a rendus à la nation. Maintenant, la balle est dans notre camp. Nous souhaitons avoir le soutien de tout le monde pour mener à bien notre mission

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