La vie est faite de catastrophes, de tragédies mais aussi de victoires éclatantes, de défis relevés surtout par les grands peuples qui se donnent les moyens d’aller aux combats parce que bien préparés, lucides et optimistes.
Mais lorsque l’on vit dans un passé fugitif, fait de mythe, de brutalité, lorsque l’on veut vivre exclusivement agenouiller devant une autorité, fut-elle sacro-sainte, mystique, qui ne comprend pas même pas les lois d’évolution des sociétés, la ronde des saisons, ni les quatre points cardinaux, et qui profite de la crasse ignorance de populations et de fragilité psychologique, l’apocalypse est alors là.
Nos devins ne prédisent presque jamais des situations reluisantes aux peuples.
Psychologues avertis, ils savent que nous aimons la facilité, adorons tendre la main et tout attendre d’un sauveur providentiel hier, assis à la droite du père, sorte de sésame : ouvre-toi.
Ils savent que nous avons une peur irraisonnée et irraisonnable de la mort.
Réveillons-nous. Les cadres techniques et politiques, les intellectuels, nos autorités religieuses, les responsables de médias, les leaders d’opinions, tous, nous devons travailler à l’émergence d’une nouvelle mémoire qui réconciliera notre peuple avec la raison. Une raison raisonnante.
Nous ne pouvons continuer à vivre d’offrande comme les hommes de la préhistoire.
Notre spiritualité a pris un tournant dangereux, nauséabond, et qui nous confine dans les marges du sous-développement mental.
Et c’est détourner royalement de la réflexion, de la pensée critique pour épouser les contours de la béatification.
Il s’agit d’aimer la vie et se donner les moyens de la comprendre sous tous ces angles et non d’assister à un spectateur passif que les événements comme des tuiles nous tombent sur la tête, invoquant alors les faveurs d’un mysticisme ténébreux parce qu’insaisissable dans son essence.
Ayons foi en nos capacités, sourions à la vie, cherchons à la comprendre par une activité de recherche orientée dans le progrès et respectant les lois scientifiques les plus avancées à l’heure actuelle.
Pape Amadou Fall