Elle avait raison cette autorité universitaire qui disait que cette proportion à parler savamment de choses qu’on ignore est très développé chez nous.
Cette habilité presque génétique fait que tout le monde est savant au Sénégal, tout le monde !
Ainsi naissent spontanément et partout des salons les plus huppées aux quartiers les plus marginalisés quantités, d’experts aux compétences douteuses et même dangereuses.
Mais toujours prompts, ces experts à discuter bruyamment de tout et de rien.
Pédagogues à leurs heures perdues, plus enclins à fréquenter les grands places que les espaces éducationnels, ils décrètent à tue-tête que tous les enseignants sont nuls et qu’eux sont capables de faire mieux que ces enseignants alors qu’ils ne peuvent même pas faire la différence entre le futur simple et le futur antérieur.
Des leçons de déontologie, ils en donnent à tout vent, aux journalistes, aux politiciens, aux juristes, aux sportifs, aux chauffeurs.
Pour ces messieurs ‘’connait-tout’’, les crises cyclistes pluviométriques s’explique simplement par le fait que nous sommes maudits.
La connaissance scientifique pourtant magnifier par les religions est alors rangée aux vestiaires et certains prêcheurs de tomber aussi dans le jugement facile, paresseux, déconcertant, expliquant toute crise sociale, politique, économique et éducative par la débauche sexuelle.
Ils oublient royalement qu’il existe des pays où règne une dépravation proverbiale des mœurs mais qui ploient sous l’eau, la neige, la glace du fait d’une zonation clébatique.
Cette propension à faire le savant à propos de tout et de rien pousse ses messieurs ‘’connait-tout’’ à s’autoproclamer entraineur de toute discipline sportive clouant ainsi au pilori les entraineurs et leurs systèmes de jeux, le tout avec une volubilité hystérique.
Quelqu’un souffre-t-il d’un mal qu’un de ces messieurs ‘’connait-tout’’ devant l’éternel évidemment, a déjà fait son diagnostic et prescrit un remède pour le moins nébuleux avec une témérité qui frise l’expertise du savent ?
Et lorsqu’un accident est alors vite arrivé, ce qui ce conçoit aisément après absorption d’un douteux produit, les arguments spécieux ne manquent jamais pour désigner les diables.
Ces fameux esprits malfaisants qui ont toujours beau dos « djinné yi leu voilà toujours leur remède ».
Il est vrai que l’Afrique est encore sur un certain rapport un continent mystérieux, mais de là, à ce que notre pays puisse produire à la fournée des savants nouvelle formule plus propre à l’invective et à la censure qu’a l’analyse scientifique des faits.
Parce que personne ne s’en émeut ou du moins la majorité ne s’en émeut pas, et cela donne l’impression que notre conscience collective est comme anesthésiée.
Ces professions informels qui s’apparentent à du charlatanisme ont gangréné le corps social du pays ; elles ont finies de donner au Sénégal l’image d’un homme inscrit dans la puissance du faux. Un vrai faussaire !