Avec 80 cas positifs au coronavirus enregistrés hier dont 47 issus de la transmission communautaire, le directeur du Service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann est très préoccupé par le retour des rassemblements sans protection. Pr Moussa Seydi espère sur l’implication des chefs religieux pour aplatir la courbe actuelle des infections qui est remontée en flèche.
Le rendez-vous matinal pour la lecture du communiqué sur la situation du Covid-19 redevient plus ou moins très attendu. Face à l’explosion des cas positifs, on ressent la tension. Hier, 80 nouvelles infections ont été enregistrées sur un échantillon de 1 054 tests. Soit un taux de positivité de 7,59 %. Il s’agit de 33 cas contacts et 47 issus de la transmission communautaire. Ils ont été localisés à Mbour (7), Saint-Louis (6), Dakar Plateau (3), Richard Toll (3), Yoff (3), Almadies (2), Fann Résidence (2), Mermoz (2), Touba (2), Cité Keur Damel, Cité Keur Gorgui, Derklé, Fatick, Foundiougne, Gossas, Guédiawaye, Hlm, Kébémer, Liberté 6, Louga, Maristes, Ngor, Niary-Tally, Ouest-Foire, Parcelles Assainies, Sacré-Cœur. Il s’agit d’un véritable maillage du territoire.
Il faut aussi souligner que 10 patients ont été déclarés guéris. Mais un décès lié au Covid-19 a été enregistré, informe le porte-parole du ministère de la Santé et de l’action sociale, avec 7 cas graves dans les services de réanimation. Depuis le 3 mars dernier, 16 mille 297 personnes ont contracté le virus dont 15 mille 707 guéries 336 décès et 253 patients encore sous traitement dans les différents centres de traitement ou à domicile.
Ce dernier chiffre montre un peu l’envolée qu’a connue la maladie ces derniers temps avec près de 200 cas de coronavirus enregistrés ces dernières 72 heures. Cette situation inquiète le personnel médical, à l’image du Pr Moussa Seydi, qui alerte sur les dangers d’une deuxième vague. «L’appui des chefs religieux nous a été extrêmement utile. Vous avez vu les rassemblements qui auraient pu créer une catastrophe, mais au final cela s’est bien passé et il n’y a pas eu d’impact majeur. Parce que les chefs religieux ont insisté pour que les mesures recommandées par le ministère de la Santé et de l’action sociale soient respectées. Mais depuis quelque temps, il y a un laisser-aller. Il est courant de voir des rassemblements un peu partout. Et quand on regarde bien, c’est souvent des rassemblements religieux. Dans les quartiers, on bloque les rues, les gens se comportent comme si la pandémie était terminée», dit Pr Moussa Seydi au micro de Radio Sénégal.
Conscient de la complexité de la situation, le directeur du Service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann fait un plaidoyer : «Donc, je voudrais profiter de cette occasion pour lancer un message à ces grands chefs religieux qui nous ont toujours soutenus et qui continuent de nous soutenir par leurs décisions et les messages, qu’ils puissent discuter avec les autres chefs religieux qui ont un leadership moins fort pour que ces derniers aussi puissent revenir à de meilleurs comportements afin d’éviter des rassemblements tous azimuts, tous les week-end, tous les jours. Cela va créer des problèmes. J’ai des preuves indiscutables que ces rassemblements religieux se font dans les quartiers à gauche et à droite sans aucune mesure de protection», informe-t-il.
SOURCE PAR JUSTIN GOMIS