On en sait un peu plus sur l’affaire des faux-billets sur laquelle la police de la Médina a ouvert une enquête. En effet, plusieurs des personnes interpellées sont passées aux aveux devant les enquêteurs.
Devant les enquêteurs, la commerçante Fatou Seck a confié: «Au courant du mois d’août 2020, me trouvant à Dubaï dans le cadre de mes activités commerciales, mon cousin Mame Dame Mbacké m’a envoyé par WhatsApp des images de faux billets de banque de couleur noire, blanche et des billets de 10.000 Fcfa qui semblaient authentiques. A cet effet, il m’a appelé au téléphone pour me confirmer que c’étaient des faux billets de banque en euro et en Fcfa. C’est ainsi que je lui ai demandé d’attendre mon retour au Sénégal pour qu’on puisse se pencher sur cette affaire. Le 14 septembre 2020, quand je suis revenu au Sénégal, il m’a encore contacté pour me dire qu’il a trouvé un expert qui pouvait laver les billets. Il m’a envoyé le numéro de téléphone d’un contact avec qui j’ai échangé. Le lendemain, je me suis rendu au marché Ocass chez un bijoutier et j’ai rencontré Modou Mamoune qui m’a révélé connaître un individu, Modou Touré, qui détenait des faux billets de banque de couleur noire. C’est ainsi qu’on s’est donné rendez-vous à Dakar, plus précisément à Ouakam. Mais en route vers les lieux, à hauteur du boulevard Centenaire, nous avons été interpellés», a-t-elle déclaré.
La dame révèlera que les faux billets étaient estimés à environ deux milliards de Fcfa. «J’ai été surpris que Mame Dame Mbacké ne vienne pas au rendez-vous car c’est lui l’instigateur de toute cette affaire. Je n’ai fait que réunir les détenteurs des faux billets et celui qui avait la machine pour gagner une commission », ajoute-t-elle.
Modou Touré, sur qui le sac contenant les faux billets a été trouvé, dit avoir ramassé ledit sac sur un chantier du Ter pendant le couvre-feu. «J’ai tout gardé jusqu’au 27 novembre 2020, à 17 heures, quand j’ai été contacté par Ibrahima Diakhaté. C’est ainsi que j’ai amené les quatre paquets avant d’être interpellé». Des propos qui n’ont pas paru cohérents aux yeux des enquêteurs, puisque d’autres paquets seront saisis à l’intérieur du matelas de sa chambre lors d’une perquisition à la Cité Mtoa (Rufisque) et derrière un canapé.
Pour sa part, Modou Momar Ndiaye, né en 1992 à Dakar, assure: «J’ai juste mis en contact Fatou Seck et ibrahima Diakhaté. Je voulais juste gagner un peu d’argent». Des propositions confirmées par Diakhaté. Pape Saliou Mbacké, a juré qu’il ne faisait qu’accompagner sa cousine Fatou Seck même s’il était au courant de ce qui se tramait. «Je savais bel et bien le danger qui nous guettait parce que ces pratiques étaient passibles de sanctions pénales mais je me suis engagé dans but d’accompagner et de protéger ma cousine», a-t-il dit. Il a imploré la clémence.
Youssouf SANE