Il parle rarement, ses faits et gestes sont épiés. Mais Khalifa Sall préfère ne pas évoquer les questions d’actualité. Hier, après avoir animé une conférence sur le rôle des femmes dans les partis politiques, le leader de Taxawu Dakar a préféré donner rendez-vous à la presse pour «très bientôt».
Il y a, en politique, le temps des actes et celui du silence. Khalifa Sall est visiblement dans la deuxième option. Ce qui ne devrait pas durer. Terré dans son mutisme bruyant malgré l’actualité plus que chaude de la politique, le patron de Taxawu Dakar semble amorcer un nouveau chapitre. Lui-même fait la Une de Wal Fadjiri Quotidien qui a titré hier qu’un projet de loi d’amnistie est dans le circuit et concerne l’ancien maire de Dakar et l’ancien ministre Karim Wade. «Je vous donne rendez-vous très bientôt», a-t-il dit devant l’insistance des journalistes hier, en marge de l’atelier «Femmes dans la gouvernance des partis politiques». Sur ce sujet, Khalifa Sall dit : «Permettre aux femmes d’exister ou d’exercer leurs droits, c’est déjà une passivité qui pose un problème. On est à l’ère où les femmes doivent arracher leurs droits.»
Il se demande, entre autres, si la pratique politique, dans ce pays ou dans le continent, permet aux femmes, attachées à un certain nombre de principes et de règles, de s’épanouir dans cette forme de vie et de pratique politique, mais aussi si les partis politiques jouent leur rôle. Khalifa Sall considère que pour une plus grande présence féminine dans les instances de décision, il faut se concentrer sur les filles plutôt que les femmes d’âge mûr. «Généralement, la fille qui adhère a envie de s’engager. C’est une excellente cible à former. Si les outils nécessaires sont mis à sa disposition, elle aura les mêmes prétentions que les hommes.
Les femmes adultes adhèrent par sentimentalisme pour participer surtout à l’animation politique. On oublie souvent que le parti politique est le premier niveau de formulation de politique et d’action pour le développement du pays. Il est plus facile de formater la jeune fille que la tante qui est venue pour son oncle, son frère ou pour le village. Les femmes sont les gardiennes des valeurs dans ce pays. C’est celles qui transhument le moins, celles qui changent de bord le moins. Donc, donnons-leur les moyens d’être des modèles», a-t-il analysé.
SOURCE PAR MALICK GAYE