La Covid-19 a durement impacté les unités non agricoles du secteur informel, révèle une étude de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), réalisée entre le 23 juin et 6 août 2020 et rendu publique le 28 octobre dernier. Ainsi, près de la moitié des Upi ayant arrêté de travailler ont évoqué la Covid-19 comme motif de fermeture. Ce taux est plus important dans les services (73%) autre que le commerce.
Avant mars 2020, indique ainsi le rapport «sept sur dix des Upi ayant changé d’activité principale exerçaient dans les autres services autres que le commerce et 29% dans l’industrie». Du fait de la pandémie, souligne l’étude, «53% de ces Upi opèrent actuellement dans le commerce, 34% dans les services autres que le commerce et 14% dans l’industrie. En raison de la Covid-19, poursuit-t-elle également, «0,8 % des Upi ont changé de local».
La répartition des Upi suivant les branches d’activités est quasi identique avant et après la Covid-19, note le rapport. En clair, les Upi conservent toujours la même activité. Ledit rapport fait remarquer en outre que le chiffre d’affaires des unités de production informelle (Upi) présente globalement une tendance baissière. En effet, souligne-t-il «près de neuf Upi sur dix ont constaté un fléchissement de leur chiffre d’affaires contre 2% qui ont enregistré une hausse». L’étude de révéler que la quasi-totalité des Upi (98%) ont rencontré des difficultés après l’apparition de la Covid-19 en mars 2020. Les plus saillantes sont liées à l’écoulement de la production (83%) et au respect des mesures préventives de la Covid-19 (45%).
RESILIENCE A LA COVID-19
En termes d’adaptation face à la pandémie, les stratégies les plus utilisées par les Upi en termes d’adaptation sont entre autres la réduction des charges (61%), l’arrêt momentanément de l’activité (22%), la diversification des produits (17%) et la sollicitation d’un prêt (13%). En particulier, les petites entreprises optent relativement plus pour la diversification des produits (un quart des petites Upi). Devant ces difficultés, 6% des Upi ont accru l’usage de l’internet depuis mars 2020. Au sein des unités ayant accru l’usage de l’internet, «66% exercent dans le commerce, 25% dans l’industrie et 9% dans les services autres que le commerce». Le recours à l’usage de l’internet pour les ventes de produits ou services, le suivi de la clientèle et des achats s’est accéléré. L’enquête de révéler par ailleurs que 6% des Upi ont bénéficié d’aides (principalement des dons alimentaires, financiers et du matériel de protection contre la Covid-19). Parmi les Upi ayant bénéficié d’une assistance, 48% opèrent dans l’industrie, 33% dans les autres services autres que le com merce et 19% dans le commerce.
LES MESURES DE SOUTIEN APPRECIEES POSITIVEMENT
En dépit des difficultés rencontrées par les Upi, la majorité des responsables des unités sont optimistes quant à l’évolution de l’activité dans les douze prochains mois. En effet, près de sept répondants sur dix pensent que l’activité va évoluer à la hausse contre moins d’un dixième qui estime que l’activité va se replier. Les responsables sont globalement satisfaits des mesures de soutien mises en œuvre par le gouvernement.
PROFIL REGIONAL, SECTEURS ET DOMAINE D’ACTIVITES
Selon l’enquête 40 % de ces unités se trouvent à Dakar et 71% sont concentrées dans les régions de Dakar, Thiès, Diourbel et Kaolack. La quasi-totalité (92%) des unités sont des micros. Les petites et les moyennes représentent respectivement 6 % et 2%. Le document de révéler qu’un peu plus de la moitié des Upi opèrent dans le commerce, 29% dans l’industrie et 18% dans les services autres que le commerce. Selon enfin l’étude, près de neuf individus interrogés sur dix sont des propriétaires et/ou directeurs. Ainsi, l’analyse suivant le genre révèle que près de trois Upi sur quatre sont détenues par des hommes et près de six propriétaires d’Upi sur dix ont un âge compris entre 40 et 64 ans.
JEAN Pierre MALOU