L’apparition de la maladie mystérieuse défraie la chronique et crée une panique générale chez les pêcheurs plus précisément ceux de Thiaroye-Sur-Mer. Ainsi, ils ont pris congé de leurs pirogues tandis que les clients fuient les poissons vendus sur le marché comme de la peste. A cet effet beaucoup de ménages voient leur fameux thiébou djeune troqué contre d’autres plats qui ne nécessitent pas de poissons. La peur au ventre, la clientèle change de direction et abandonne les produits halieutiques
La nouvelle maladie qui touche les pêcheurs plus particulièrement ceux de Thiaroye-sur-mer, a suscité une forte inquiétude chez les populations. Un produit toxique aurait été versé en mer, ce qui est à l’origine de cette maladie. Ainsi, les gens semblent avoir peur de s’approvisionner en poissons. Dans la plupart des marchés, ce produit halieutique reste intact sur les tables et autres étals, car ne trouvant pas beaucoup de clients. Ces derniers désertent les vendeurs de poissons qui ne savent plus quoi faire de leurs marchandises. Ces tempsci, les assiettes risquent de sentir cet abandon de poisson car la clientèle se précipite vers la viande, feuille de manioc, poissons séchés et autres produits alimentaires de peur d’attraper cette maladie cutanée. Au marché Castor, le poisson frais qui s’arrachait comme de petits pains, voit les clients se retourner vers d’autres produits. Dans cette foule, les clients se font désirés. Fatou Sow affirme de ne pas avoir acheté du poisson, ni fruits de mer. «Je me résigne parce qu’avec cette nouvelle maladie, il n’est pas sûr de manger du poisson.
En tout cas, moi je n’en ai pas acheté car je ne veux pas mettre en péril ma vie et celle de ma famille. Alors qu’on peut bien manger de la viande et autres plats à base de poissons séchés», fait-elle savoir», confie-t-elle. «Poissons ! Jamais !», s’exclame Arame qui dit avoir de la chair de poule à chaque fois qu’elle repense les gros boutons sur les corps des pêcheurs de Thiaroye sur mer. «Je ne n’ai plus envie de manger du poisson vu l’état des pécheurs qu’on a montré à la télé. C’est vraiment hallucinant mais nous devons être prudents pour ne pas avoir cette maladie. Et pour se faire, nous devons d’abord arrêter de manger tout ce qui vient de la mer plus particulièrement, le poisson que les gens raffolent. Moi, je me débrouille depuis hier (jeudi, Ndlr) avec ce qu’il y’a sur le marché pour en faire de bons plats. J’ai décidé de laisser les poissons tranquilles jusqu’à nouvel ordre. Ma mère m’a même chargé de ne pas en acheter et que je devais me limiter à la viande. Pour demain, nous allons voir», renseigne une fille tenant une calebasse à la main droite.
Satou Yade embouchant la même trompette, elle estime de ne pas vouloir prendre le risque de toucher aux produits halieutiques. «Ça sera très dure de ne pas en manger puisque nous sommes habitués à préparer de bon thiébou djeune. Mais, il y va de notre santé donc, nous devons prendre très sérieux cette maladie et ne pas s’approvisionner en poissons pendant quelques temps. Moi, j’ai peur d’en toucher pour l’instant même si les vendeurs nous proposent des prix abordables pour épuiser les stocks. Même eux, ne savent pas quoi en faire puisque la clientèle les fuie comme pas possible hormis ceux qui s’entêtent en acheter», indique-t-elle. Malgré cette peur de manger du poisson à cause de la maladie, certains refusent de céder à la panique et la rumeur. Ils continuent d’en acheter et cela ne semble pas changer leur quotidien.
Contrairement à nos interlocuteurs susmentionnés, Sossé Diaw estime que les Sénégalais exagèrent. «Les sénégalais aiment trop dramatiser. On ne peut pas préparer un bon thibou djeune sans un bon poisson frais. Moi, je n’y vois pas d’inconvénients vue que les vendeurs continuent de mener leur activité. J’ai des invités qui ont demandé à ce que je leur fasse un bon thieb. Donc, je ne peux plus reculer. Je pense que les poissons ne peuvent pas nous contaminer», soutient-elle.
Poursuivant ses propos, elle ajoute : «tous ceux qui disent ne pas manger du poisson jusqu’à nouvel ordre, ils ne savent pas où mettre les pieds. C’est juste une question de temps, ils vont recommencer en manger car, ils ne peuvent pas tenir longtemps. Je sais de quoi je parle», lâche t-elle.
Amsatou GANO (Stagiaire)