Dans ce charmant pays des paradoxes, il y a du tout. On y rencontre également du tout. Des trafiquants de personnalité (c’est-à-dire faisant du trafic d’influence), des bonimenteurs, des losers, des conspirateurs et des prétentieux. On y oublie souvent que la modestie et l’humilité constituent des traits caractéristiques des grands hommes. Pendant que des gens ont préféré l’inconfort des salles de rédaction où ils suent à longueur de journée et de nuit, d’autres, qui ont les pieds sur la table de leur commode bureau, se permettent de délivrer des notes et certificats de bonne conduite à la presse.
Qui serait d’une affligeante nullité. Et elle l’est depuis que ces censeurs endimanchés ont quitté ce fichu métier parasité par des va-nu- pieds pour un environnement moins stressant. Et plus rémunérateur ! Ah, l’espèce rare ! Parmi les fuyards qui ont quitté cette belle profession, il y en a qui se déclaraient investigateurs. Tu parles ! C’est plutôt des documents que des losers ou conspirateurs venaient leur refiler nuitamment dans leur bureau ou au coin d’une rue sombre. Ni vu ni connu ! Nos excellents investigateurs ne faisaient que mettre en forme et publier. Avant de s’autoproclamer journalistes « d’investigation » !
On a beau bomber le torse, l’investigation demande des ressources conséquentes que cette presse de Galsen n’a jamais eues. Certains essaient d’occulter la réalité du terrain pour s’offrir un statut qu’il n’ont jamais endossé. Mais quand on se voit plus beau que les autres, cela vous donne des airs et de la prétention. C’est comme ces messieurs et dames qui viennent depuis quelques jours discuter dans les médias du sexe de l’émigration clandestine sans rien comprendre à ce phénomène. De l’humilité ne fera que du bien, assurément, à tout ce beau monde de censeurs–autoproclamés.
Kaccoor Bi