Transparence dans le secteur pêche : « Nous invitons Macky Sall à respecter ses engagements »

par pierre Dieme

L’adhésion du Sénégal à l’Initiative Fiti, pour la transparence dans le secteur pêche, tarde toujours à se faire. Birahim Seck demande au Président de la république de respecter ses engagements pris en 2016 à Nouakchott.Dans un contexte de rareté des ressources halieutiques, de manque d’emplois pour la jeunesse et d’émigration clandestine dont la plupart des candidats sont des pêcheurs, le Forum civil a organisé hier, un atelier sur les standards Fiti (Fisheries Transparency Initiative) en matière de transparence et de publication des informations sur les paiements relatifs aux captures.

Sur le respect des engagements de notre pays quant à son adhésion à l’initiative Fiti, Birahim Seck a déclaré qu’il reste, au Sénégal, deux étapes majeures à franchir. « Le Sénégal doit respecter ses engagements pour son adhésion. Le Président de la république doit concrétiser sa volonté manifestée en 2016, à Nouakchchott pour faire adhérer le Sénégal à l’initiative Fiti. Cette déclaration était certes importante au vu des standards Fiti mais il reste d’autres étapes pour sa concrétisation notamment la création d’un ministère délégué chargé de recevoir l’initiative au niveau du Sénégal.

C’est à lui de confier le travail à la personne ou à l’autorité qu’il désignera. Ces deux conditions doivent impérativement être remplies par le Sénégal pour adhérer à l’initiative Fiti. Nous invitons le ministère de la Pêche et de l’Economie maritime à travailler dans ce sens mais également, au Président de la République, de concrétiser son engagement », a plaidé le coordonnateur du Forum civil. « Nous comptons beaucoup sur l’ensemble des acteurs de la pêche industrielle et artisanale mais aussi sur l’ensemble des populations. Tous doivent savoir que l’intérêt du Sénégal dans le secteur de la pêche, est la transparence et surtout, la publication d’informations relatives à la ressource, le nombre de bateaux de pêche (bénéficiaires de licences valables ou pas) et le matériel utilisé », a poursuivi Birahim Seck.

De leurs côtés, les acteurs de la pêche ont exposé les difficultés auxquelles est confronté le secteur. Du nombre de bateaux de pêche artisanale au Sénégal au manque d’informations sur les licences octroyées aux navires étrangères en passant par le nombre d’employés, la quantité de poissons capturés et des exportations entre autres, ils se sont exprimés. Tantôt avec la gorge nouée pleine d’amertume à la suite de cascades de scandales liées à l’octroi de licences octroyées aux étrangers sans concertation aucune. « Tous les navires qui commettent des forfaits au Sénégal, doivent être recensés et leurs noms publier. Ce qui permettra aux autres pays, de savoirs si ces mêmes navires, arrivant chez eux, sont en règle dans l’espace maritime », ont-ils proposé aux autorités.

Dans la même veine, les acteurs du Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (Gaipes) et de la Confédération africaine des opérations de la pêche artisanale (Caopa) ont dénoncé le manque de données qui constitue un réel problème dans le secteur. En effet, cette opacité ne renseigne pas, à suffisance, sur le nombre d’acteurs que compte le secteur de la pêche.S’agissant de la subvention octroyée par l’Etat, Gaoussou Gueye du Caopa, s’insurge de voir que le poisson subventionné n’est ni pêché par les Sénégalais ni consommé dans notre pays. «

La subvention a un impact sur le prix de vente du poisson. Alors qu’au début, le but recherché, est de permettre aux ménages de se procurer du poisson à un prix bon marché, l’on se rend compte que le poisson subventionné n’est pas consommé au Sénégal », déplore-t-il. Destiné à l’endroit des hommes de médias, cet atelier a permis non seulement de se familiariser avec les acteurs mais aussi et surtout, de s’imprégner des difficultés liées à la bonne marche du secteur, de ses aspects juridiques en vigueur et des engagements du Sénégal à l’échelle internationale.

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