Le rapport que publie aujourd’hui la Chambre africaine de l’énergie (acronyme anglais Aec) souligne que le Sénégal et la Mauritanie, quoiqu’encore trop petits pour jouer dans la cour des grands producteurs, ont tous les atouts pour voir des retombées positives de leur gaz. Auquel vont s’ajouter, dans peu de temps, les barils de pétrole tirés du puits offshore de Sangomar profond, du côté sénégalais. Mais le plus important aussi est que les pays africains devraient se préparer à voir le niveau de demande en pétrole changer en fonction des exigences écologistes de certains consommateurs.
Les perspectives d’exploitation des hydrocarbures au Sénégal sont plus que positives, à en croire le rapport 2020 sur les perspectives de l’Energie en Afrique que la Chambre africaine de l’énergie (En anglais Aec), un cabinet basé en Afrique du Sud et dirigé par l’Equato-guinéen N.J. Ayuk, publie aujourd’hui dans le monde entier.
Le document souligne que bien que n’étant pas prévu pour jouer dans la cour des grands avec les projections de sa production de gaz et de pétrole, le Sénégal, une fois que sa production de gaz et de pétrole aura démarré, pourrait être en capacité de bousculer des puissances africaines moyennes, de la dimension du Ghana, de la Côte d’Ivoire ou de la Guinée Equatoriale.
Si la pandémie de Covid-19 a un peu freiné les projections, la production de gaz est néanmoins prévue pour 2022 sur le site de Grand Tortue Ahmeyim, qui enjambe les frontières maritimes de la Mauritanie et du Sénégal, et qui est opéré par le britannique Bp. Les réserves prouvées de gaz sur ce bloc sont d’environ 2.5 mtpa. Mais la capacité du Sénégal est un peu plus importante.
Pour le pétrole, les choses sont un peu plus l entes, mais n’en sont pas moins en bonne voie. Le rapport rappelle que Sangomar profond, co-exploité par Cairn et ses partenaires Woodside et autres, a prévu d’entrer en service en 2022. Et le site devrait produire environ 100 mille barils de pétrole par jour.
Ces perspectives sénégalaises dans le secteur des hydrocarbures ne sont pas une exception. Le rapport de la Chambre africaine pour l’énergie indique que même les deux plus gros producteurs d’hydrocarbures en Afrique de l’Ouest, le Ghana et le Nigeria, après avoir souffert des effets du Covid-19 comme d’autres gros producteurs également, sont certains de conserver leur leadership sur le marché, malgré une chute conséquente de leur production globale.
Le rapport d’African energy chamber est on ne peut plus exhaustif. Il s’ouvre avec l’analyse de l’environnement des affaires dans les pays africains producteurs et continue avec un regard pointu sur la production, les infrastructures et les besoins d’investir. Les perspectives d’avenir de la production africaine d’hydrocarbures doit également tenir compte du développement du sentiment écologiste dans le monde, et le combat acharné de beaucoup d’acteurs pour obtenir des combustibles peu productrices de carbone. Le rapport de l’Aec souligne que la capacité des acteurs sur le continent africain à s’adapter à cette nouvelle donne, et anticiper sur les besoins, va fortement jouer sur le niveau de demande du pétrole africain dans le monde.